Développement durable et emplois décents : la révolte de Yaoundé
La capitale camerounaise peut être considérée comme le point de départ d’une véritable révolution. En espérant que le fruit des études lancées tienne la promesse des fleurs.
L’atelier de Yaoundé est peut-être un tournant dans la dynamique de création d’emplois décents en Afrique centrale. «Les travaux avaient en effet pour colonne vertébrale la présentation de l’intérêt et des enjeux des deux études aux acteurs publics et privés, ainsi qu’aux institutions partenaires dans le souci de partager la démarche méthodologique pour susciter l’adhésion des parties prenantes et une meilleure appropriation/utilisation des résultats escomptés», est-il indiqué. Et parlant de résultats, l’IFDD, les gouvernements camerounais et congolais, mais aussi le CAMERCAP-PARC et l’UasAF ont clairement affiché leurs intentions. À savoir: «informer et sensibiliser l’opinion publique; permettre une meilleure appropriation des résultats attendus de l’étude par les organismes publics/privés et partenaires; recueillir leurs options en vue d’une exploitation optimale des résultats attendus».
La ville de Yaoundé a donc été retenue comme rampe de lancement de cette initiative visant «à impliquer tous les participants dans la poursuite de la dissémination et la valorisation desdits résultats en matière de mesures de politiques économiques/sociales», apprend-on. La cible prioritaire connue est certes le secteur des PME et de l’entrepreneuriat. Il reviendra toutefois aussi aux gouvernements et à leurs différents partenaires, de veiller désormais à leur niveau, «à la prise en compte de ces résultats attendus de l’atelier de Yaoundé, dans les décisions de politiques publiques», ont convenu les participants. De façon à régler définitivement les problèmes de chômage, de sous-emplois et de précarité des emplois liée à la structure majoritairement informelle de nos économies. D’où déjà la satisfaction au regard du grand rassemblement autour de cette problématique dans la capitale camerounaise.
Maillons de la chaîne
Aucun maillon de la chaîne n’est négligé aux cours des travaux de Yaoundé. Car pour faire prendre conscience du potentiel et des opportunités du secteur du développement durable, il est arrêté d’impliquer différents acteurs publics et privés. Aussi bien les administrations publiques, les établissements publics administratifs (à l’instar du Feicom, Crédit Foncier du Cameroun (CFC), CAA ou encore de l’Anor), les partenaires techniques au développement, le secteur privé, la société civile et les médias.
Le secteur privé était notamment représenté par «le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et la Fédération camerounaise des Petites et Moyennes entreprises (MGPA/FECAPME)», se sont réjouis les organisateurs. Le Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec), The Okwelians et la Fondation Lenora Forestia ont pour leur part porté la voix de la société civile. On retrouve enfin dans les rangs des partenaires au développement «la Banque mondiale, BAD, PDTIE, AFD, ambassade de RDC, AUF, Union européenne, Pnud, mais aussi GIZ, WWF, la CEA/BSR.AC, la CAON, la Jica et l’Agence canadienne de développement international», listent les TDR. À la satisfaction du gouvernement camerounais.
Apports
L’un des principaux temps forts de l’atelier de Yaoundé est la présentation par un expert du CAMERCAP-PARC des deux études en question. L’exposé d’Albert Ze est immédiatement suivi des échanges avec les autres participants et les médias. Au sujet notamment de leurs implications pour les économies de la sous-région et de la façon de surmonter les obstacles.
Le gouvernement camerounais à travers le Minepat s’est ensuite fait le devoir de remercier chacun des participants pour leurs contributions au succès de l’atelier. «Ma sincère gratitude à l’endroit de l’IFDD, organe subsidiaire de la francophonie, pour avoir permis la réalisation de la présente cérémonie. Mes remerciements vont également à l’endroit d’Eden Africa et Ingénieurs sans frontières pour le développement du ‘‘Projet de déploiement des technologies et innovations environnementales pour le développement durable et la réduction de la pauvreté (PDTIE)’’, qui couvre la convention des deux études sus-évoquées».
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Le représentant du Minepat, Alamine Ousmane Mey, s’est en outre fait fort de saluer l’apport du «partenaire UasAF retenu pour collaborer avec le CAMERCAP-PARC. Il devra mériter la confiance suscitée par la production des résultats de qualité, pour une bonne continuité de cette coopération sous-régionale si bien entamée». L’atelier de Yaoundé étant par ailleurs «l’occasion de porter toute l’appréciation du gouvernement camerounais à la coopération internationale et sous-régionale. Notamment pour les efforts entrepris entre les Think Tanks du Cameroun et le consortium mis en place par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)». Un appel est dans la foulée lancé pour «un rapprochement plus étroit des Think Tanks des pays de la sous-région Afrique centrale, pour réaliser ensemble des études communes capables de soutenir la prise de décision pour des instances communautaires».
Le Minepat a enfin tenu à «exprimer sa profonde gratitude à tous les participants venus d’horizon divers pour honorer de leur présence la présente cérémonie». Et d’indiquer que «cela témoigne à suffisance, s’il en était encore besoin, de votre indéfectible reconnaissance à l’endroit du gouvernement de la République du Cameroun qui a bien voulu prescrire dans sa Vision d’émergence en 2035, le secteur privé comme vecteur principal de la stratégie de développement 2020-2030, portée par l’innovation».
Théodore Ayissi Ayissi
Ils ont dit
Claude Latrie Mvoa, chef de la cellule des Analyses sectorielles au Minepat, représentante du ministre Alamine Ousmane Mey
«Rassurer les partenaires qui participent à l’accompagnement de cette initiative»
L’atelier est centré essentiellement sur la sensibilisation. D’abord des pouvoirs publics sur le fait qu’il y a aujourd’hui un travail qui a déjà été fait par le CAMERCAP-PARC dont les résultats seront mis à sa disposition pour la prise en compte dans les politiques publiques. L’autre enjeu c’était de dire au secteur privé qu’il y a ce travail qui est en train d’être fait, justement pour appeler à leur mobilisation et à la collaboration pour la réussite des travaux. Il s’agissait également de rassurer les partenaires qui participent à l’accompagnement de cette initiative qu’effectivement les choses sont faites sur le terrain.
L’atelier avait pour objectif de mettre l’information à la disposition de toutes les parties prenantes (administrations-secteur privé-partenaires au développement). Toujours associer ceux qui peuvent contribuer à la réussite des travaux et c’est dans ce cadre que se situe cet atelier dont l’objectif est d’impliquer toutes les parties prenantes de manière à ce qu’il n’y ait plus de blocage dans le processus et que les résultats qui vont y déboucher soient utilisés dans une approche participative.
Albert Ze, expert CAMERCAP-PARC
«L’étude devrait aboutir à la sélection de 100 PME et start-ups»
Il s’agit de deux études qui ont été lancées dans le cadre du Projet de déploiement des innovations et technologies par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable. Ces deux études visent justement à faire une évaluation sur les besoins, des capacités en termes d’innovation pour les PME dans le secteur privé. Il s’agit d’une étude faite au niveau des deux pays qui ont certaines similitudes.
L’objectif de l’étude c’est donc de créer cette relation entre les innovateurs, jeunes entrepreneurs et le secteur privé afin de pouvoir améliorer leur encadrement de même que leur développement. Ce qui permettrait à la fin de pouvoir participer activement à l’évolution économique du pays. L’étude devrait aboutir à la sélection de 100 PME et start-ups qui seront inscrites dans un programme d’accompagnement pour que ces entreprises puissent bénéficier d’un certain nombre de choses et d’avantages dans le cadre du développement de l’innovation et des PME. Les avantages sont entre autres, l’encadrement technique pour développer leurs idées et doper leurs structures pour être de véritables entreprises.
Source: Le Journal de l’Économie (Les titres sont le choix de la rédaction du Journal Intégration)