Développement et changements climatiques dans le Bassin du Niger : La partition à 8,4 milliards FCFA du Cameroun

Le Minepat a procédé le 21 janvier dernier à Yaoundé au lancement de la composante nationale du Pidacc/BN cofinancé par plusieurs partenaires.

 

La composante Cameroun du Programme intégré de développement et d’adaptation aux changements climatiques dans le Bassin du Niger (Pidacc/BN-Cameroun) est entrée dans sa phase opérationnelle. En procédant le 21 janvier dernier par visioconférence à son lancement, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) s’est fait le devoir d’en présenter les contours. C’était en présence de Gabriel Mbaïrobé, son collègue de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Et de l’exposé d’Alamine Ousmane Mey au cours de la cérémonie, on peut alors retenir, de prime abord, que «la question du changement climatique a un caractère universel et qu’en raison du coût assez élevé que le Cameroun et les pays de la sous-région ne pouvaient supporter seuls, le Pidacc/BN dans sa composante Cameroun a bénéficié d’un cofinancement de la Bad, de l’Union européenne et du Fonds vert pour le climat à hauteur de 8,4 milliards FCFA».

Sur la question de l’étendue de la zone d’intervention du Pidacc/BN-Cameroun, le Minepat a tout de suite indiqué que «deux régions sont concernées, à savoir le Nord et l’Extrême-Nord, mais que s’agissant de la mise en œuvre du Programme, les activités vont constituer un levier de développement avec des retombées bénéfiques pour le Cameroun, l’Afrique et le monde». Concrètement, cinq départements au total sont concernés. Il s’agit à l’Extrême-Nord du Mayo-Tsanaga avec quatre communes bénéficiaires; et au Nord, du Mayo-Louti, du Mayo-Rey, du Faro et de la Bénoué avec huit communes impliquées.

Cibles et objectifs

Le Pidacc-BN a été conçu avec l’aide de la Bad et des autres partenaires, pour cibler les petits producteurs, les groupes vulnérables que sont prioritairement les femmes et les jeunes, ainsi que les communautés. Selon le constat fait sur le terrain et qui a justifié sa mise sur pied, ces populations cibles sont victimes de la pauvreté, de la sécheresse, de l’ensablement du fleuve, de la baisse des rendements, mais aussi de la dégradation des ressources naturelles, de la diminution des revenus et de l’exode rural. En contexte de décentralisation, il était dès lors de bon ton d’impliquer les collectivités territoriales, cela dans l’espoir, selon Alamine Ousmane Mey, «que les populations participent à sa mise en œuvre».

Pris dans sa globalité, le Pidacc/BN est un Programme d’un coût total de 122 milliards FCFA déjà mobilisés. A ce stade, il est désormais attendu qu’il conduise, au Cameroun comme dans les huit autres pays ayant le Fleuve Niger en commun, «à la résilience des écosystèmes, à la résilience des populations, et grâce à une bonne gestion, à l’adaptation, l’atténuation et à la lutte contre la pauvreté», a fait savoir Briand John Mintyene, le coordonnateur national du Pidacc/BN-Cameroun.

Pour sa part, Laouili Garba, représentant de la Bad, a notamment insisté sur le caractère multidimensionnel du Pidacc/BN-Cameroun «dont la réussite dépendra de la synergie entre les différents ministères que sont le Minader, le Minee, le Minfof, et le Minepat». Grâce à l’intervention de la représentante de l’Union européenne, André Mireille, on a surtout pu avoir une idée précise de la durée du Programme qui est de six ans et qui court du 1er février 2019 jusqu’au 31 janvier 2025. Avant cette échéance cependant, le Cameroun devra produire des rapports trimestriels et annuels retraçant l’ensemble des activités menées. A date, toutefois, il est le seul parmi les huit autres pays du Bassin du Niger, à n’avoir pas encore procédé à un décaissement. Après requête et vérification, il est apparu que c’est un dysfonctionnement interne à la Bad qui a justifié ce retard.

Théodore Ayissi Ayissi

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