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Cybersécurité : La société civile a voix au chapitre

Parce qu’il la considère comme actrice importante de régulation sociale, le gouvernement l’implique dans sa stratégie de cyberdéfense. 

Une attitude du Mincom à l’ouverture du Forum

Les experts sont unanimes : dans notre monde ultra connecté, chaque téléphone, chaque ordinateur, chaque réseau est un point d’entrée potentiel pour une intrusion malveillante. « La menace est là, partout. Pour la contrer, une mise à niveau générale de la société s’impose », suggère René Emmanuel Sadi ce 19 août 2020 à Yaoundé. Pour accompagner cette nouvelle dynamique et répondre aux enjeux partagés par tous, il convient désormais d’aller plus loin pour favoriser les conditions d’un dialogue renforcé entre les pouvoirs publics et différents acteurs sociaux. Présidant l’ouverture du forum de la société civile sur les questions de cybersécurité, le ministre de la Communication (Mincom) invite tous les acteurs (y compris ceux qui ne semblent pas essentiels pris un à un) à participer pleinement à la mise en place d’un cyberespace suffisamment sécurisé au Cameroun.

Selon le Mincom, la raison est simple. « Des organisations de la société civile représentatives et crédibles constituent des acteurs essentiels, non seulement de la gouvernance démocratique, mais aussi de la gouvernance numérique. Elles peuvent notamment influencer les politiques de cybersécurité, afin que celles-ci reflètent au mieux les préoccupations sécuritaires de toutes catégories sociales et qu’elles permettent d’informer le public de manière utile sur les questions liées à la cybersécurité, ainsi que sur le rôle et les droits des citoyens », éclaire René Emmanuel Sadi.

Le forum de ce jour vise donc à offrir des suggestions sur ce que devrait être l’approche de la société civile à l’égard de la cybersécurité. Car, relève le Mincom, « les acteurs de la société civile n’ont pas toujours conscience de l’importance de leur rôle dans cette problématique, et qu’ils manquent d’outils et parfois de compétences pour s’y investir activement. La conséquence de ce déficit en est que leur potentiel de contribution s’en trouve sous-exploité ». S’appuyant sur cette réalité, Mounir Nji Amine (expert en TIC et secteurs connexes) justifie la démarche de l’État dans la protection des usagers et des entités économiques. 

Séance de travail en atelier de quelques responsables des organisations de la société civile du Cameroun

Rapportant les grandes lignes des travaux en atelier, Delor Magellan Kamseu Kamgaing apprécie l’appel à la société civile lancé par le gouvernement. Toutefois, le président de la Ligue camerounaise des consommateurs (Lcc) livre quelques suggestions. « Il est important de renforcer la confiance des consommateurs, qui optent de plus en plus pour le paiement numérique dans le cadre du commerce électronique et diffusent leurs données à caractère personnel en ligne. Nous avons besoin d’un système de certification garantissant la cybersécurité des logiciels, par exemple au moyen d’un label reconnaissable, comme celui qui est actuellement utilisé pour les sites web. En outre, il y a lieu d’étendre progressivement la connaissance des dangers existant dans le monde numérique et des instruments permettant d’éviter l’utilisation illicite des données à caractère personnel, tant au sein des écoles que dans le cadre de cours de formation destinés aux travailleurs », énumère-t-il. Il est à relever que l’activité de ce jour rentre dans le cadre de la campagne de promotion de la culture de la cybersécurité et de sensibilisation des citoyens à l’utilisation responsable des réseaux sociaux au Cameroun. Placée sous le Haut patronage du Président de la République, elle a pour thème « Tous mobilisés pour la cybersécurité au Cameroun ». Lancée le 12 août dernier à Yaoundé, l’opération s’étend jusqu’au 31 décembre 2020.

Jean-René Meva’a Amougou

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