Crise centrafricaine : pourparlers de paix décisifs à Khartoum

Les représentants de 14 groupes armés et ceux du gouvernement se sont retrouvés ce 24 janvier dans la capitale soudanaise pour entamer des négociations devant aboutir à la pacification du pays.

Des combattants centrafricains.

Les négociations intra-centrafricains qui ont débuté à Khartoum sont placés sous l’égide de l’ONU à travers la MINUSCA. Ce dialogue, préparé depuis 2017 par l’Union africaine (UA) et soutenu par les principaux partenaires de Bangui, doit rassembler autour de la table de négociations les principaux chefs de groupes armés et une importante délégation gouvernementale.

C’est la première fois que ces chefs de groupes armés dialogueront eux-mêmes avec des émissaires de haut-rang des autorités centrafricaines, le directeur de cabinet du président Faustin-Archange Touadera et des ministres.

Ces négociations, dont le but est d’aboutir à un accord et à la mise en place d’un comité de suivi, devraient durer « deux à trois semaines », selon les autorités soudanaises.

Elles se tiennent alors que la majorité du territoire est sous le contrôle des groupes armés, qui combattent entre eux et contre l’ONU pour s’accaparer les ressources -uranium, or, bétail.

Sept accords de paix ont déjà été signés depuis le début de la crise centrafricaine, fin 2012, sans qu’aucun n’arrive à ramener la stabilité dans ce pays d’Afrique centrale de 4,5 millions d’habitants.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des combattants d’un des principaux groupes armés, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC, issu de l’ex-rébellion musulmane Séléka), ont attaqué une position de la MINUSCA à Bambari (centre), selon une source onusienne.

Cette ville stratégique a été théâtre de combats entre l’UPC et l’ONU mi-janvier, qui ont fait au moins 6 morts et une trentaine de blessés. L’ONU avait indiqué mercredi que Bambari était « sous contrôle ».

Le chef de l’UPC, Ali Darassa, a indiqué qu’il ne participerait pas au dialogue. Des tractations sont en cours pour le convaincre de changer d’avis, selon des sources concordantes.

Mercredi, l’ancien président centrafricain, François Bozizé, renversé en 2013 par la Séléka et exilé en Ouganda, s’est offusqué d’être « tenu, une fois de plus à l’écart d’une réunion si décisive », dans une lettre ouverte.

M. Bozizé, impliqué dans deux tentatives de coup d’Etat ratées et un troisième réussi en 2003 avec l’appui du Tchad, est sous le coup de sanctions internationales.

Il est fortement soupçonné d’avoir instrumentalisé, après avoir été renversé, les milices antibalaka (antimachettes, groupes prétendant défendre les chrétiens) qui ont mené une violente chasse aux musulmans dans Bangui et le reste du pays.

Les groupes armés nés de cette crise sévissent toujours en Centrafrique, pays classé parmi les plus pauvres du monde où un quart de la population a du fuir son domicile.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *