Crise anglophone : les tortionnaires de Ndu aux arrêts

D’après un communiqué signé ce 15 février 2021 par le Mindef, Joseph Beti Assomo, quatre policiers, deux gendarmes et deux militaires ont été interpellés et sont depuis lors à la brigade territoriale de gendarmerie de cet arrondissement du Nord-Ouest.

 

Le professionnalisme de nos forces de défense et de sécurité a été foulé au pied par quelques éléments le 11 février 2021 dernier dans l’arrondissement de Ndu, département du Donga-Mantung, région du Nord-Ouest. Dans leur mission de sécurisation de la localité en proie à une crise sociopolitique comme c’est le cas depuis quatre ans dans les régions anglophones, huit éléments des forces de maintien de l’ordre ont interpellé à Ndu, le frère d’un présumé combattant séparatiste, un certain Jean Fai Fungong. Ce dernier va alors subir un traitement inhumain de la part desdits éléments dans le processus d’extorsion d’un aveu sur la cache du présumé séparatiste.

Malgré la clame de la méconnaissance du lieu où serait son frère, les éléments de la police et de l’armée camerounaise vont torturer l’infortuné à l’aide d’une machette avant de l’abandonner dans un état piteux. La vidéo de ce traitement a fait le tour des réseaux sociaux depuis samedi 13 février dernier, suscitant la colère et l’indignation. Mis au parfum, le sous-préfet de l’arrondissement de Ndu a instruit dans un communiqué les chefs des différents corps des forces de maintien de l’ordre, d’ouvrir non seulement une enquête, mais aussi d’interpeller les incriminés et de les mettre à la disposition de la justice.

Le haut commandement de l’armée a pris langue avec le sous-préfet. Les huit éléments des forces de défense et de sécurité en question, soit quatre policiers, deux gendarmes et deux militaires, ont été identifiés et mis aux arrêts, a précisé le chef de la division de la Communication au ministère de la Défense dans un communiqué. «Les concernés ont été immédiatement mis aux arrêts à la brigade de gendarmerie de Ndu sur instruction du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense», a fait savoir le capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack Guemo, avant d’ajouter que «les enquêtes disciplinaires, administratives et judiciaires prescrites par le haut commandement et ouvertes par les autorités administratives locales et les forces de défense et de sécurité, permettront de préciser les contours de ces intolérables agissements, en rupture d’une part avec le respect des règles d’engagement et d’autre part, avec la protection des droits humains, principes cardinaux auxquels les éléments des forces de défense et de sécurité sont fermement astreints».

Zéphirin Fotso Kamga

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