Crise anglophone : Noso ou le règne de l’animosité

Une série de décapitations des êtres humains en moins d’un mois

Quelques visages de personnes décapités par les  »Ambazoniens »

L’assassinat par décapitation de dame Comfort Tumassang, la trentaine révolue, à Muyuka dans la région du Sud-ouest le 11 août 2020 n’est que la goûte d’eau qui a débordé le vase. Le 3 août 2020 dernier, une certaine Mbah Treasore âgée de 22 ans a été égorgée par des séparatistes de la république fantôme d’Ambazonie. Ses bourreaux ont jeté son corps dans la rivière Mezam par Mankon. Le 7 août 2020, le Révérend Tanjoh Christopher Fon, pasteur de l’église apostolique de Batibo, par ailleurs travailleur humanitaire de l’Ong Community initiative for sustainable development (Cominsud) a été enlevé, torturé et abattu. Son corps sans vie baignant dans une marre de sang a été déposé par ses ravisseurs à l’entrée de l’hôpital St John of God de Batibo dans le département de la Momo. Le 10 août 2020, un certain Njoya a été sauvagement charcuté par des séparatistes à Ndop, dans le chef lieu du département du Ngoketunjia. Le 13 août 2020, Isaila Saidou, membre du comité de vigilance du village Tabenken dans l’arrondissement de Nkambe Centre, département du Donga-Mantung a été assassiné par des hommes armés se réclamant de la milice ADF ( Ambazonia Defense Forces). Les séparatistes estiment que ces derniers seraient des traîtres ou indics à la solde des forces de défense et de sécurité.

Pour le cas de Muyuka survenu le 11 août, certains ont voulu masquer en inventant une fausse histoire de moeurs.  Quelques commentaires ont accusé la victime d’avoir coupé la partie génitale de son mari imaginaire, sous le prétexte qu’il voulait prendre en secondes noces une autre femme. Heureusement que ce mensonge les a rattrapés. Une vidéo montrant l’interrogatoire musclé qu’a subi la victime tranche avec cette version. Dans cette vidéo, les assassins de dame Comfort Tumassang qu’ils ont préalablement ligotée, lui reprochent d’entretenir une relation amoureuse avec des militaires.

Une relation amoureuse qui selon ses meurtriers se transformerait en session de renseignement sur les activités et cachettes des séparatistes. Malgré son refus d’avoir livré la moindre information aux militaires, ses bourreaux ont été sans pitié. Ils sont passés à l’acte en l’égorgeant comme une bête, à l’aide d’une machette, tel que promis au début de l’interrogatoire. Puis, ils l’ont traînée sur une bonne distance avant d’abandonner son corps sur la chaussée. Un crime crapuleux de trop qui a suscité des indignations de part et d’autre. Les organisations de défense de droit de l’homme, de la société civile, des politiciens et même le gouverneur Bernard Okalia Bilai du Sud-ouest ont condamné avec la dernière énergie ce crime horrible.

A la suite du gouverneur de la région du Sud-ouest, le ministre de la communication René Emmanuel Sadi a commis un communiqué dans lequel, il dénonce et partant condamne cette recrudescence des atrocités dans les régions anglophones perpétré par des « terroristes ambazoniens » à l’encontre des civils. On se souvient qu’il y a environ un an, la gardienne de prison Florence Ayafor avait subi le même sort à Pinyin par Santa. Également ces barbares avaient tranché le cou d’un enseignant et déposé la tête au lieu-dit Mobil Nkwen à Bamenda, il y a environ un an. Déjà ces dernières semaines, des bombes de fabrication artisanale ont explosé à Bamenda.

Zéphyrin Fotso Kamga

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