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Couverture santé universelle : bientôt une obligation… pour tous

Le ministre de la Santé publique, Manouada Malachie

Le projet de loi y relatif est en cours de validation dans les services du Premier ministre. Pendant ce temps, la planification autour de cette protection sociale tire à sa fin.

L’implémentation de la Couverture santé universelle (CSU) est en cours au Cameroun. Après le lancement de la première phase pilote par le Minsanté Manaouda Malachie, le 12 avril dernier, la souscription se fait encore au bon gré des populations. Il n’en sera pas toujours ainsi. La souscription deviendra obligatoire au terme du processus d’adoption du projet de loi prévu à cet effet. Il est une exigence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a-t-on appris de bonne source. Sa promulgation par le chef de l’État marquera le début véritable de la CSU.
Ledit texte offre un cadre juridique à la stratégie de financement de la couverture santé universelle. En cours de validation au Premier ministère, elle fixe «l’institution d’un prélèvement proportionnel sur les salaires à un barème progressif de 2 à 5%; la réaffectation d’une quote-part de 50% des redevances à l’exploitation du cacao et du café alloué à certaines entités; la réaffectation d’une quote-part du budget du Minsanté alloués aux soins sanitaires; l’instauration d’une nouvelle taxe sur les produits nocifs», selon des documents consultés par Intégration. De manière détaillée, les structures de collecte sont l’État pour les salariés et les retraités du public; la CNPS pour les salariés et retraités du secteur privé; les collectivités locales, les sociétés d’État et les entreprises privées. Les sociétés d’assurance sont également de la partie. «Celui qui bénéficie d’une assurance est déjà couvert. La structure en question va simplement reverser au niveau du compte centralisé», souligne la source.

Une autre partie des fonds nécessaires au fonctionnement de la CSU provient de l’enrôlement des opérateurs du secteur informel. Un scénario est mis en place pour s’assurer de l’inclusion de tous ces acteurs. Il met en action les institutions de microfinance, les coopératives, les associations professionnelles, les tontines et les mairies.

Les couches vulnérables d’abord
Le crédo du gouvernement dans cette aventure sanitaire est de rationaliser les dépenses en matière de santé. Et de parvenir d’ici 7 ans à la fourniture de services et soins médicaux de qualité pour les populations, notamment les couches vulnérables. Cette dernière couche est à la charge de l’État qui fournit à cet effet 20% du montant annuel nécessaire pour la CSU.
Le recensement des populations concernées a donné lieu à la mise en place du registre social unifié du Cameroun (Resuc). Celui-ci comporte des données qualitatives et quantitatives sur les personnes socialement vulnérables à savoir les déplacés internes, les réfugiés, les populations autochtones, les personnes handicapées, les orphelins et veuves, entre autres. Les activités d’identification y afférentes ont été menées par le ministère des Affaires sociales. Les maires, chefs de groupement, chefs de village, de canton et de quartier, les leaders religieux, les organisations non gouvernementales ont pris part à cet exercice.

Déploiement échelonné
Passée la phase test, 150 milliards FCFA sont requis chaque année pour la CSU. Ils permettront en partie de couvrir progressivement l’ensemble des 185 affections et interventions de santé publique retenues dans le panier de base. Leur fourniture à chaque étape du déploiement de la CSU est adossée au relèvement du plateau technique des formations médicales, depuis les centres de santé intégrés jusqu’aux hôpitaux de référence. Un inventaire des infrastructures et du plateau technique disponible a déjà eu lieu. La formation des paniers de soins pour les différentes phases est en cours.

Louise Nsana

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