Les corridors Douala-Ndjamena et Douala-Bangui en perte de compétitivité

Les échanges commerciaux au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont en berne.

Port de Douala, point de départ de plusieurs corridors sous-régionaux.

Et comme il est aisé de l’imaginer, les principaux corridors du Cameroun, plaque tournante dans la sous-région, sont concernés. Sur la base des données en leur possession, des douaniers camerounais affirment que «les flux commerciaux sur les corridors Douala-Ndjamena et Douala-Bangui ont chuté de 80% au cours du mois de mars 2020, par rapport en tout cas à ce qu’ils étaient à la même période l’année dernière». Cette situation aurait même pu être plus grave si les 17 et 18 mars dernier, le Cameroun n’avait pas décidé de maintenir ouvertes ses frontières pour les marchandises en direction du Tchad et de la République centrafricaine.

Mais le 28 avril dernier, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) a pris une décision qui n’est pas de nature à améliorer cette perception. Dans une correspondance adressée à tous les transporteurs routiers de cargo, la Mission onusienne a en effet fait connaître son intention d’interdire l’entrée sur le territoire centrafricain, de «tout chauffeur ou tout autre passager en provenance du Cameroun, en raison de la situation actuelle d’urgence due à la pandémie de Covid-19». Toutefois, la Force internationale a tenu à rassurer toutes les parties. Dans la même communication épistolaire, l’institution a notamment invité les transporteurs à organiser les livraisons de telle sorte que «les chauffeurs se trouvant du côté de la RCA puissent prendre le relais des camions au niveau des frontières pour acheminer le cargo à Bangui».

Au demeurant, le tour de vis de la Minusca, la crise pétrolière et les tracasseries policières ne suffisent pas, à eux seuls, à expliquer la perte de compétitivité enregistrée. Pour certains experts, la fermeture des frontières dans les pays étrangers d’où proviennent les marchandises en transit au Cameroun est également à incriminer. Elle a entraîné une baisse des échanges au niveau mondial et par voie de conséquence, une baisse de trafic sur ces deux corridors. De ce point de vue, le problème de compétitivité est simplement conjoncturel.

Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

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