Corridor Douala-Ndjamena : les autorités administratives dans le viseur du Mindef

Joseph Beti Assomo les rend responsables de l’implantation de postes de contrôle irréguliers sur la partie camerounaise de cet axe commercial stratégique entre le Cameroun et le Tchad.

Ce n’est pas un hasard si la correspondance administrative datée du 6 avril dernier et parvenue à notre rédaction est adressée au ministre camerounais de l’Administration territoriale (Minat). Elle émane du ministre délégué à la présidence de la République du Cameroun chargé de la Défense (Mindef) et elle est le reflet des forts soupçons qui pèsent sur les chefs de circonscriptions administratives. Joseph Beti Assomo les accuse auprès de Paul Atanga Nji d’être responsables de l’implantation sur la composante camerounaise du corridor Douala-Ndjamena, «de 66 postes de contrôle dont 39 postes de contrôle irréguliers». Le Mindef précise que «cette multiplicité des postes de contrôle qui constitue un véritable calvaire pour les usagers de cet axe routier, est souvent prescrite par certaines autorités administratives locales».

Démantèlement

Il apparaît ainsi que la gestion des postes de contrôle mixtes sur les axes routiers Douala-Maroua pose un problème au ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense. En se faisant le défenseur de la libre circulation et en référant l’affaire à son collègue de l’Administration territoriale, Joseph Beti Assomo dit attendre de ce dernier une intervention de plusieurs ordres. «Il serait souhaitable d’instruire les intéressés d’alléger significativement le nombre de postes de contrôle intermédiaires sur le corridor». Le Mindef recommande en plus l’«institution de postes regroupant toutes les administrations impliquées entre deux régions concernées sur les sections Maroua-Kousseri, Garoua-Maroua, Ngaoundéré-Garoua, Bertoua-Ngaoundéré, Yaoundé-Bertoua et Douala-Yaoundé», peut-on lire dans la correspondance administrative.

Le Minat, Paul Atanga Nji, est en outre sollicité pour mettre en place un cadre de rencontre entre «les responsables des démembrements régionaux de toutes les structures représentées sur le terrain en vue de procéder à une vaste sensibilisation». La correspondance de Joseph Beti Assomo cible particulièrement «la Gendarmerie nationale, la Police, les ministères des Forêts et de la Faune, de l’Élevage des Pêches et des Industries animales, des Transports et des Finances (Douanes)».

Opération coup de poing

Tout est parti de «dénonciations faisant état  de l’existence de 65 postes de contrôle des FMO (Force de maintien de l’ordre, Ndlr) sur le corridor Douala-Maroua, retardant le flux et la fluidité du transport des personnes et des biens».  À en croire la correspondance du Mindef, une «équipe police des polices et SEMIL a alors effectué une descente inopinée sur ce corridor avec pour objectif d’identifier formellement et de s’assurer de l’opérationnalité de ces postes de contrôle dénoncés». Et sur les 66 identifiés, seulement 27 postes de contrôle mixtes sont réguliers.

Théodore Ayissi Ayssi

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