INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Le corridor Douala-Bangui: victime collatérale de la crise en RCA

Les villes voisines de la capitale centrafricaine, Bangui, font l’objet d’assauts répétés de la part de groupes armés ayant promis de s’en emparer.

C’est dans ce contexte que le 13 janvier dernier, on a appris du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, une perte dans les rangs de la Minusca. Par la voix de Vladimir Monteiro, son porte-parole, Mankeur Ndiaye a alors condamné «dans les termes les plus forts l’attaque lancée mercredi matin par les éléments armés dans la périphérie de la ville de Bangui. La Minusca déplore la perte d’un casque bleu, tandis qu’un autre a été blessé», a indiqué un communiqué de la Force internationale.

Cette situation déjà difficile pour les populations civiles, affecte de plus en plus le Cameroun, compliquant davantage le trafic sur le corridor Douala-Bangui. Le 10 janvier dernier, on dénombrait déjà «4500 nouveaux réfugiés et plus de 500 gros porteurs stationnés au parc à camions de Garoua-Boulaï», rapporte le quotidien Mutations du 13 janvier 2021. Une configuration, en somme, qui a justifié non seulement un renforcement de la présence militaire camerounaise à la frontière désormais fermée, mais aussi une descente sur le terrain du ministre de l’Administration territoriale (Minat). Et à Garoua-Boulaï dans la région de l’Est où il s’est rendu, Paul Atanga Nji a pu se rendre compte de ce que «1500 camions transportant des marchandises à destination de la RCA sont actuellement immobilisés sur le corridor Douala-Bangui», et qu’«il y a des chauffeurs qui sont en colère parce qu’ils n’arrivent plus à payer les frais de parc», fait encore savoir Mutations.

Ce n’est certes pas la première fois que la frontière entre le Cameroun et la RCA est fermée. On se souvient qu’au déclenchement de la pandémie de Covid-19, les autorités camerounaises avaient, dans un premier temps, pris l’option de fermer toutes les frontières, y compris celles avec la RCA, avant de se raviser. Il se trouve que la Centrafrique comme le Tchad, fait partie des pays de l’hinterland sans façade maritime. La fermeture des frontières, quel que soit le motif, a donc un impact direct sur le trafic le long du corridor, mais surtout sur le niveau d’approvisionnement et de sécurité alimentaire de ce pays.

Seulement, la fermeture de la frontière a été commandée cette fois par le débordement à l’ouest de la crise. Et c’est depuis les élections du 27 décembre dernier que la RCA est entrée dans un nouveau cycle de violences et d’attaques quotidiennes. Cela dit, 150 Chinois et 150 militaires centrafricains ont pu depuis lors se réfugier au Cameroun.

Théodore Ayissi Ayissi

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