Des commerçants sénégalais se plaignent de n’avoir pas vendu grand-chose cette fois-ci.
«C’est la deuxième fois que je viens ici et cette fois, les habits se vendent difficilement. Comme vous le constatez vous-même, mon stand est plein de marchandises». Après quelques jours passés à la neuvième édition du Salon international des affaires PROMOTE, c’est avec une mine triste que Souleyman (nom d’emprunt) étale le maigre bilan à mi-parcours de sa participation à cette grand-messe. Contrairement à la précédente édition, le compatriote de Thiam se plaint d’avoir eu plus de visiteurs que de clients, plus de 6 jours après l’ouverture de cette foire. En se basant sur les plaintes des visiteurs de son stand, le jeune homme tente de trouver une raison à cette situation. «Tous les clients qui passent par ici crient… Il n’y a pas d’argent», reprend-il, avant d’ajouter: «je pense que ces gens ont raison».
Pour comprendre ce ralliement soudain à la cause des visiteurs dépourvus d’argent, les mêmes questions sont posées à d’autres ressortissants du Sénégal installés dans les stands voisins. «Je pense que ce salon a été programmé à la mauvaise période», lance une exposante venue du Sénégal. À ses côtés, ses deux sœurs soutiennent ses dires. «Figurez-vous que nous approchons de la fin du mois. Puisque, le salon prend fin le 25 février, date à laquelle, les fonctionnaires Camerounais commencent à percevoir leur salaire. Donc, il est évident qu’on ne pouvait pas faire de bonnes affaires», explique la dame visiblement âgée d’une cinquantaine d’années. Derrière elle, se trouvent des piles de vêtements. La situation est presque la même dans les autres stands où boubous et robes sénégalais ne trouvent pas preneurs.
Début du mois
Rencontrés sur les lieux, quelques visiteurs confient ne pas avoir suffisamment d’argent pour s’offrir des vêtements made in Sénégal. «Nos frères du Sénégal ont de très beaux vêtements, mais ils coûtent chers, 110 mille FCFA et plus… Pour m’acheter un tel vêtement, je dois attendre de percevoir mon salaire», explique Jacques. À quelques pas de là, un autre visiteur un peu plus nanti évoque le même problème. Tout comme les exposants Sénégalais, il pense qu’«il serait mieux de la programmer entre la fin et le début du mois». Un point de vue que ne partage pas Bachir. Pour lui, «la question de salaire ne se pose pas lorsqu’on gère bien son revenu mensuel».
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