Comité Inter-États : le budget 2022 de la Cemac à la loupe

En plus de l’équilibre affiché à près de 94 milliards FCFA, les experts planchent aussi depuis ce 2 décembre 2021 sur la pertinence des différents postes de recettes et de dépenses identifiés par la Commission de la Cemac.

«Parmi les points que vous aurez à examiner lors de la présente session, le projet de budget de la Communauté exercice 2022 constituera en n’en point douter le point d’orgue de notre réunion». Le Pr Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac, s’adresse ainsi aux experts de la sous-région. Ils sont réunis depuis ce 2 décembre 2021 par visioconférence dans le cadre du Comité Inter-États. Les travaux préparatoires à la 37ème session du Conseil des ministres de l’UEAC prévue le 8 décembre prochain sont présidés par Charles Assamba Ongodo.

Le président du Comité Inter-États, par ailleurs directeur de la Coopération et de l’Intégration régionale au ministère camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), a également à son tour insisté sur les enjeux de la session. Ils reposent à l’en croire sur «l’examen et la validation du projet de budget de la Communauté dont les premiers indicateurs laissent transparaître une gestion équilibrée entre les dépenses de fonctionnement et d’investissement, avec les baisses des charges du personnel, des biens et services».

Consistance
Une constance se dégage de la présentation du projet de budget 2022 de la Cemac par le président du Comité Inter-États et par le président de la Commission de la Cemac. C’est l’augmentation de l’enveloppe. Pour Charles Assamba Ongodo, «elle est estimée à 94 208 607 477 FCFA, soit une augmentation en valeur absolue de 4 989 345 504 FCFA et en valeur relative de 5,59%».
Du côté du Pr Daniel Ona Ondo, la situation est légèrement différente. Puisque «le Projet de budget de la Communauté exercice 2022 est arrêté en ressources et en charges à la somme de 93 997 382 676 FCFA contre 89 224 324 973 FCFA, soit une augmentation de 4 773 057 103 FCFA en valeur absolue, soit 5,35% en valeur relative», précise pour sa part le président de la Commission de la Cemac.

Structure
S’agissant des dépenses de la Communauté au cours du prochain exercice budgétaire, deux postes clairement identifiés par la Commission de la Cemac semblent justifier l’augmentation de l’enveloppe. Les experts du Comité Inter-États sont en effet informés de la nécessité de «la prise en compte d’une part, des indemnités de fin de mandat des Premiers responsables des institutions communautaires et d’autre part, du remboursement souhaité de la dette de la Communauté à l’égard d’un partenaire privilégié, c’est-à-dire l’Union européenne», a notamment fait valoir le président de la Commission de la Cemac.

Quant aux recettes, «les prévisions de financement par la Taxe communautaire d’Intégration (TCI) sont estimées à 64 459 559 000 FCFA dont 28 583 534 000 FCFA au titre des arriérés», précise-t-on à la Commission. Ainsi, «les prévisions de TCI courante à recouvrer en 2022 sont donc estimées 35 876 025 000 à FCFA en dépit de son potentiel évalué à 97,31 milliards de FCFA sur la base du volume attendu des importations dans la zone Cemac».

Mais en le disant, le Pr Daniel Ona Ondo indique également miser gros sur «un changement notable des autorités financières des États membres pour une libération intégrale de la TCI collectée». Cela dit, la Commission de la Cemac a déjà été félicitée à l’ouverture des travaux «pour la prise en compte des recommandations des hautes instances de la Communauté dans la préparation du budget».

Boussole
Selon les prescriptions du président du Comité Inter-États de l’UEAC, il est attendu du budget 2022 l’atteinte d’un certain nombre d’objectifs. À savoir «la transformation structurelle des économies de la sous-région, la diversification des moyens de production, en se départissant de la dépendance vis-à-vis des ressources pétrolières, une meilleure intégration des chaînes de valeur, tirer profit des potentialités de la Zone de libre échange continentale africaine, et favoriser un environnement sécurisé gage d’une Communauté de paix et de stabilité sociale», a énuméré Charles Assamba Ongodo.

Ces enjeux doivent donc être au cœur des préoccupations des experts de la Communauté au moment de l’examen et de la validation du projet de budget. Celui-ci sera ensuite soumis le 8 décembre prochain pour adoption définitive aux ministres en charge de l’Économie et des Finances de la sous-région. D’où le rôle clé de cette session ordinaire du Comité Inter-États.

Théodore Ayissi Ayissi

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