Le vendredi 28 juillet 2023 à Douala représente la première réunion de prise de contact entre le nouveau gouvernement de la Cemac et les acteurs économiques de la sous-région, histoire d’être au parfum des difficultés rencontrées au quotidien par le secteur privé.
«La Cemac reste la dernière zone au monde. Qu’est-ce que vous attendez que l’on fasse si on n’est pas capable de dire à ces mange-mil placés sur les corridors, rentrez chez vous? Si on n’est pas capable de donner de l’énergie à une entreprise qui est au Port de Douala, à plus forte raison celle qui est au Tchad»? C’est un échantillon de questions soulevées ce 28 juillet 2023 à Douala par le président de l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace). La fureur de Célestin Tawamba ne s’arrête en effet pas à cela. «Parlant de la Zlecaf, je n’arrive même pas à mettre en place le libre échange dans la Cemac et vous me demandez d’aller où? Signez ou libérez, tant que sur le plan réglementaire nous avons des politiques qui soient contraignantes, ça ne donnera rien», fulmine-t-il.
C’était au cours de la réunion de prise de contact entre la Commission de la Cemac et le secteur privé. Et à en croire le président de l’Unipace, le problème de l’institution communautaire se trouve au niveau de son dysfonctionnement.
La rencontre avec le secteur privé, la première du genre sous le nouveau mandat, se fait dans le but de «définir ensemble les difficultés qui bloquent la diversification de l’économie de notre sous-région. À partir de ces difficultés, on peut faire des recommandations à tous les secteurs impliqués, soit les secteurs financiers, soit dans les ministères sectoriels des États», précise Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Cemac. Les préoccupations manifestées par les uns et les autres sont désormais considérées comme relevant du passé. C’est pourquoi «nous voulons commencer avec les nouvelles méthodes de travail de concertation et d’exécution. Il y a une méconnaissance du cadre réglementaire communautaire. Nous avons dans notre programme le toilettage de tous les textes, la divulgation de tous les textes dont la Communauté dispose et pourquoi pas actualiser et faire la distribution de ces textes», ajoute le patron de l’institution communautaire.
À terme, cette réunion ambitionne non seulement d’attirer les investissements, d’augmenter et de valoriser la production locale, mais aussi d’en tirer le meilleur parti en vue d’un développement durable. Au sortir de cet échange, la volonté de créer une plateforme permanente de dialogue sous forme d’un agenda de rencontres périodiques entre la Commission de la Cemac et le secteur privé, est exprimée par les deux parties. La plateforme permettra d’adresser des questions majeures relatives à l’investissement dans l’espace Cemac. Il est question dans l’ensemble de créer des synergies d’idées et d’actions en vue d’impulser une nouvelle dynamique dans la collaboration entre les parties, pour une meilleure prise en compte des besoins des uns et des autres.
Diane Kenfack