Dans une publication consultable sur son site internet depuis le 10 juillet dernier, la Coalition pour le dialogue et les négociations (CDN) salue le début des pourparlers entre Yaoundé et quelques séparatistes.
S’achemine-t-on vers une décrue de la violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest? CDN y croit fortement. Le lobby proche du Congrès américain estime que les négociations entamées le 2 juillet 2020 entre les autorités de Yaoundé et quelques leaders séparatistes constituent un bon tournant pour aborder la suite vers un cessez-le-feu durable. CDN, qui consulte tous azimuts, dans le champ diplomatique espère que «ces pourparlers préliminaires serviront de catalyseur à un processus négocié inclusif et à un cessez-le-feu efficace». Dans sa démarche, l’organisation non-gouvernementale internationale joue les interpellateurs.
Pour CDN, «le gouvernement du Cameroun devrait répondre à l’appel mondial pour la libération inconditionnelle de tous les Camerounais du Sud incarcérés dans le contexte du conflit armé, en signe de bonne foi pour de véritables négociations de cessez-le-feu. Dans le même esprit, il est impératif que les forces gouvernementales camerounaises et les groupes armés du Southern Cameroon s’engagent à respecter pleinement le droit humanitaire». Nous saluons l’engagement des «Forces de défense ambazoniennes (ADF)», le 7 juillet 2020, de permettre le passage en toute sécurité des travailleurs humanitaires sous les auspices d’OCHA».
Comme pour s’adresser aux partis politiques locaux, CDN pense qu’«à ce stade critique, il est impératif que tous les engagements politiques visent à encourager les parties belligérantes et les parties prenantes internationales crédibles à appliquer un cessez-le-feu négocié».
Communauté internationale
Elle devrait, exhorte CDN, s’engager à faire progresser la mise en œuvre de la résolution 2532. Leur soutien collectif est nécessaire pour que le gouvernement camerounais s’engage à mener de véritables négociations par voie de médiation en vue d’un cessez-le-feu et de sa mise en œuvre effective.
À l’Onu, CDN assigne plusieurs rôles: «Tenir une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies pour commencer à s’attaquer aux causes profondes du conflit armé ; habiliter le chef des Nations unies dans le pays à garantir que tout cessez-le-feu négocié respecte les normes et instruments internationaux reconnus avec des garanties pour une mise en œuvre efficace». Dans ce cadre, le Pnud, l’un des démembrements de l’Onu «doit assurer un environnement propice au développement durable et à la paix avant de commencer la mise en œuvre du plan de relance».
Appréhensions
À côté, quelques peurs subsistent. D’après Richard Moncrieff, directeur du projet Afrique centrale au sein du groupe de réflexion sur la prévention des conflits, ICG (International Crisis Group), tout le monde n’est pas d’accord avec ce plan de cessez-le-feu. «Il est vrai que les divergences sont profondes, mais il est quand même possible de s’accorder sur un élément essentiel qui est le cessez-le-feu. Il semble qu’ils sont en train de discuter sur la possibilité de confiner les unités armées des forces de sécurité camerounaises dans les casernes ou dans les camps, sans les retirer entièrement des régions anglophones, et cela, en échange du cessez-le-feu de la part des séparatistes anglophones», a-t-il confié au micro de Radio France Internationale le 10 juillet 2020.
Jean-René Meva’a Amougou