INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Cemac : les tracasseries routières augmentent les prix des produits agricoles

Le rapport de la Banque mondiale intitulé «briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale» et présenté le 30 août dernier à Yaoundé est formel: en l’état, les corridors sous-régionaux de la Cemac représentent des obstacles à la création d’un marché commun agricole.

Les corridors entretiennent un cercle vicieux constitué de la multiplication des contrôles (administratifs, policiers et douaniers) et de la corruption engendrée par le paiement des taxes informelles. Ce qui a pour impact l’augmentation de 25% des coûts de transactions, le gonflement des prix finaux dans les marchés voire une dégradation de la qualité des produits agricoles. Par exemple, entre Foumbot et Bitam, on enregistre près de 60 barrières.

Cette situation est à la fois le fait des postes de contrôles internes dans les pays, la méconnaissance des règles par les opérateurs et les règles discriminatoires au niveau des frontières. Le Cameroun qui regorge 2/3 de la production agricole de la sous-région est le principal pays impacté. Pour Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale, «dans toute la région de la Cemac, les fonctions commerciales légitimes ne sont actuellement pas exercées et, de ce fait, elles se transforment en tracasseries».

Thérapie

Afin de résorber cette situation qui pèse essentiellement sur les petits et moyens opérateurs et sur les populations consommatrices, la Banque mondiale suggère de renforcer les liens commerciaux entre les producteurs et les marchés/consommateurs urbains, d’améliorer l’efficacité des marchés agricoles, de professionnaliser les points de contrôle réglementaires, de renforcer la connectivité des infrastructures de transport régional et d’améliorer les opérations de contrôle aux frontières.

Tout cela n’est viable que «si une forte impulsion politique » est donnée pour «surmonter l’inévitable résistance de ceux qui profitent du système actuel», admet l’institution de Bretton Woods.

Zacharie Roger Mbarga

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