La Cemac passe l’économie du Cameroun au scanner

La Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) a achevé en début de semaine dernière une mission de surveillance multilatérale.

Restitution des conclusions de la mission de surveillance multilatérale

Elle avait pour objectif d’examiner la situation économique et financière du Cameroun et ses perspectives à cours termes ; d’évaluer l’état de mise en œuvre des différentes réformes structurelles engagées de même que la conformité du Cameroun aux nouveaux critères de convergence de la Cemac. A la fin de son séjour de deux semaines, l’équipe conduite par Jean-Claude Nguemeni, directeur de la surveillance multilatérale, a rendu ses conclusions dans un communiqué de presse publié le 30 juillet.

Il en ressort que, pour ce qui est de la situation économique, que le pays devrait connaitre un rebond de la croissance cours terme. D’un taux de 3,2% l’année dernière, elle devrait se située à 4% cette année et à 4,5% en 2019. Cette embellie sera portée principalement par une bonne tenue de l’activité dans le secteur non pétrolier, une augmentation très significative de la production gazière (521%), l’accroissement de l’offre énergétique avec la mise en service du barrage de Memve’ele et les effets induits sur la demande intérieure de l’organisation de la Can 2019.

Concernant l’état de mise en œuvre des différentes réformes structurelles engagées, la mission note des progrès «considérables» en ce qui concerne la mise en œuvre au niveau national du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac. Elle regrette toutefois des retards enregistrés dans la mise en service des grands projets structurants de première génération ainsi que la faible consommation des crédits alloués à la mise en œuvre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance. L’équipe salue néanmoins la transposition dans la législation nationale de la directive Cemac portant Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques et la révision de la loi de décembre 2007 portant régime financier de l’Etat afin de l’arrimer à la directive Cemac relative aux lois de Finances.

Pour ce qui est de l’évaluation de l’état de conformité du Cameroun en 2017 aux nouveaux critères de convergence de la Cemac, on apprend que deux critères sur quatre ont été respectés. Il s’agit de l’inflation et de l’endettement. Les critères afférents au solde budgétaire de référence et à l’absence d’arriérés de paiement n’ont pas été respectés. Le déficit budgétaire a certes reculé de 5,4% du PIB en 2016 à 3,4% du PIB en 2017. Mais il reste au-delà de la norme Cemac exigeant un déficit d’au plus 1,5% du PIB.

Aboudi Ottou

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