Cemac : les institutions paralysées par le faible niveau de recouvrement de la TCI

Les institutions spécialisées et agences d’exécution de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) vont devoir se serrer la ceinture en 2022.

C’est l’un des principaux enseignements à l’issue des conférences budgétaires achevées le 14 septembre dernier à la Commission de la Cemac. En effet, face au faible niveau de recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration (TCI) enregistré depuis le début de l’exercice 2021, le président de la Commission a dû contraindre lesdites institutions à revoir leurs ambitions à la baisse. Le Pr Daniel Ona Ondo les a à cet effet appelées à tenir compte de «la rareté des ressources». Puisqu’il est établi que «le taux de recouvrement de la TCI, principal outil de financement de la Communauté, n’est fait qu’à hauteur de 17% cette année».

Dans sa lettre de cadrage budgétaire, le président de la Commission de la Cemac a de fait prescrit aux différentes institutions spécialisées de «cibler les activités phares qui ont un impact significatif sur le fonctionnement de la Communauté, et de faire preuve de réalisme dans l’élaboration des projets de budget pour l’exercice à venir». Et au siège provisoire de l’institution à Malabo, on affirme déjà que la cure d’amaigrissement ainsi prescrite est à la hauteur du manque de volonté des États de s’acquitter de leur devoir de contribution aux charges de la Communauté. «Depuis plus d’un an, seuls deux pays sur six s’acquittent de leurs contributions», indique une source proche de la Commission.

Celle-ci précise d’ailleurs que «le Cameroun et le Gabon sont les deux pays contributeurs. Le Cameroun verse en moyenne 2 milliards FCFA chaque mois à la Commission de la Cemac au titre de la TCI. Ce qui fait du pays de Paul Biya la locomotive des contributeurs de la Commission de la Cemac.». Dans le même temps, cependant, «il y a un pays qui n’a même rien versé depuis presque deux ans», regrette cette source. C’est au vu de l’impact négatif de cette situation sur les capacités des institutions communautaires à jouer pleinement leur rôle.

Théodore Ayissi Ayissi

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