Le rapport sur l’étude d’évaluation du mécanisme de financement autonome de la CEEAC est sans équivoque.
En 2017, la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale totalise 40 milliards francs CFA (61 millions d’euros) d’arriérés de contribution. Ce qui équivaudrait à près de 3 années de cotisations. Pour Mangarel Bante, conseiller à la réforme institutionnelle «l’institution fait face à un problème de sous-financement chronique qui s’aggrave au fil du temps.
Le taux de recouvrement des contributions des Etats membres est en baisse régulière. Il est passé de 73% en 2013 à 11% en 2017». La conséquence, relève-t-il, est que la CEEAC n’arrive plus à remplir son mandat et ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. «Les institutions spécialisées de la CEEAC ne reçoivent quasiment plus la subvention annuelle que leur alloue la communauté», informe le secrétaire général.
A en croire Ahmad Allam Mi, à l’exception du Tchad, «aujourd’hui, la quasi-totalité des Etats membres de cette institution n’appliquent pas le dispositif prévu pour la mise en œuvre effective de la Contribution communautaire d’intégration (CCI)». Amélioration En vue d’inverser la tendance préoccupante actuelle, il a été recommandé à l’ensemble des administrations nationales de s’approprier le mécanisme de financement et à organiser les bases d’une amélioration de la situation financière de la CEEAC, en vue d’apurer les arriérés de contributions et d’améliorer les procédures de recouvrement.
Au préalable, il est indispensable que les Etats inscrivent les lignes de prélèvement dans leur loi de finance . La CCI est assise sur un cordon douanier ou son taux de prélèvement est 0,4% de la valeur des douanes des importations hors CEEAC. A Ndjamena le 11 avril dernier, la validation du rapport sur l’étude d’évaluation du mécanisme de financement autonome de la CEEAC a, semble-t-il permis « d’obtenir un consensus autour des évolutions de ce mécanisme pour améliorer ses performances » à en croire la CEEAC. Aucune orientation nouvelle ne circule jusqu’ici.
Zacharie Roger Mbarga