«Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend. C’est ancien de quelqu’un qui devient nouveau de quelqu’un.» Dramane Ouattara a tellement aimé la chanson du groupe Bénédiction qu’il aurait décidé de prendre les 400 soldats français de Sabre que le Burkina du capitaine Ibrahim Traoré vient de chasser.
Tout le monde sait que les forces spéciales françaises ont été priées de quitter Ouaga parce qu’elles y ont brillé par leur inefficacité et duplicité. En effet, les Burkinabè ne comprenaient pas qu’ils soient quotidiennement massacrés par les terroristes nonobstant la présence des troupes françaises qui avaient tout ce qu’il faut pour écraser les faux défenseurs d’Allah.
Moi, ce que j’attends, c’est la réaction de l’opposition et de la population ivoiriennes. À l’heure où, partout, les Africains sont vent debout pour réclamer le remplacement du franc CFA par une monnaie créée, contrôlée et gérée par les Africains, la fin de l’ingérence de la France dans nos affaires et la fermeture des bases militaires françaises installées dans certains pays africains (Côte d’Ivoire, Centrafrique, Gabon, Sénégal, Tchad) et n’ayant pas d’autre but que de contrôler ces pays et de défendre les intérêts économiques français, si nos opposants ne disent rien et ne font rien contre l’arrivée de cette armée d’occupation et affairiste, chacun de nous comprendra qu’ils ne se battent pas pour le peuple mais pour leurs intérêts personnels, qu’ils n’ont pas envie de mettre fin à l’occupation et à l’exploitation de notre pays par la France.
Quant au peuple ivoirien, il a là l’occasion de démontrer que la Côte d’Ivoire n’est pas une poubelle qui accueillerait tous les déchets et que, quand on n’est pas d’accord avec quelque chose, on le fait savoir en prenant la rue, en manifestant contre ceux qui n’ont jamais eu honte de leur complexe d’infériorité et de leur aplaventrisme. Les populations malienne et burkinabè sont massivement sorties dans la rue avec des pancartes pour demander le départ des militaires français de leurs pays. Elles l’ont fait et le Ciel ne leur est pas tombé dessus.
«Quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend», chantent Razak Siloué, Alex Gatien et Kenzo Cash Money mais, dans la vie, ce n’est pas tout ce qui est laissé qu’on prend. Par exemple, un homme sensé ne prend pas un cadeau empoisonné. Un peuple digne, un peuple qui aspire à la vraie indépendance, n’accueille pas sur son sol une armée étrangère, qui de surcroît, est nuisible et incompétente.
La priorité, aujourd’hui, ce n’est pas de prendre ce que d’autres ont laissé mais la libération des Ivoiriens qui croupissent injustement en prison, l’arrestation et l’incarcération de tous ceux qui ont détourné des fonds publics.
Jean-Claude DJEREKE