Penci Sport plugin only working with the Soledad theme.

CAN 2023: Marquage à la culotte contre le blanchiment d’argent

Plus que quelques jours et la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), la grand-messe du football continental, prendra définitivement ses quartiers aux pays des Éléphants. Un événement d’envergure planétaire plus que jamais au centre de toutes les convoitisées. Fans, chaînes de télévision, détecteurs de talents et autres recruteurs y trouvent leur compte. Les réseaux du crime financier et économique aussi, grâce en l’occurrence aux paris sportifs. Les paris sportifs offrent en effet une belle opportunité de profits et de blanchiment d’argent, au détriment d’un continent qui a déjà tant besoin de ressources pour son développement et ses populations. Le Journal Intégration et le Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (CRADEC) profitent de l’opportunité du prétexte du lancement de la compétition le 13 janvier prochain pour enfiler le maillot de la sensibilisation. En brandissant d’ores et déjà le carton rouge à une pratique en plein essor en Afrique et à fort potentiel d’alimentation des Flux financiers illicites (FFI) sur le continent.
Parler de ce phénomène encore largement sous-estimé ne constitue cependant que le début d’une longue série de publications et de dénonciations. Il sera ainsi possible grâce à la CAN de l’Intégration, de prendre connaissance de tous les faits de corruption et autres scandales ayant secoué la planète sport en général et le football en particulier. Jean Mballa Mballa, directeur exécutif du CRADEC, est installé à la VAR jusqu’au 11 février prochain. Coup d’envoi donc avec les paris sportifs.

 

 

Le sport en général et le football en particulier brassent beaucoup d’argent, c’est connu. La CAN 2024 en Côte d’Ivoire n’échappe pas à ce constat. Avez-vous cependant le sentiment que les dirigeants du football et les gouvernements organisateurs de ces compétitions continentales se sont inscrits à l’école de la transparence comme vous l’appelez de vos vœux ?
Le CRADEC est engagé dans la lutte contre les flux financiers illicites en Afrique. Nous venons de nous prononcer sur la corruption lors des journées internationales de lutte contre la corruption et la protection des droits de l’homme. Le sport en général et le football en particulier sont des théâtres de pratiques illégales, illicites donnant lieu à des cas de crimes financiers organisés sur la jeunesse, de corruption sur les matchs, de blanchiment d’argent. Nous souhaitons que l’édition de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire se déroule dans un cadre de fair-play, de transparence financière et d’intégrité du sport.
Pour répondre à votre question, la transparence dans le monde du sport, y compris le football, est un enjeu important. De nombreuses organisations et gouvernements ont été appelés à renforcer la transparence dans la gestion des événements sportifs tels que la CAN et autres et des fonds associés (billetterie, droits télévisuels, sponsoring et investissements).
Des préoccupations ont été soulevées concernant la gestion des ressources financières, les processus de décision et la responsabilité des acteurs impliqués.
La FIFA (Fédération Internationale de Football Association) a mis en place un Programme mondial d’intégrité dans le football, visant à accroître la transparence et la responsabilité. Cependant, la mise en œuvre de ces mesures de lutte contre la manipulation des matchs, le crime organisé dans le monde du football peut varier d’une région à l’autre et dépend souvent de la volonté des instances dirigeantes et des gouvernements nationaux.
La Confédération africaine de Football (CAF) en partenariat avec l’Union africaine (UA) applique des programmes communs axés sur l’éducation, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, la traite des jeunes athlètes ainsi que la sûreté et la sécurité. . . . lors des matchs de football. Il est logique de penser que les résultats et effets de tels programmes peuvent bénéficier à la préparation et à la réalisation de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire.

La qualification du Cameroun à la dernière Coupe du monde au Qatar a généré des tensions encore vives entre l’Algérie et notre pays du fait des soupçons de corruption. Ceci dans un contexte où les paris sportifs font désormais partie de nos habitudes et donnent même souvent l’impression de prendre en otage les acteurs du football en alimentant l’opacité autour de ce sport roi en Afrique. Quel est pour vous aujourd’hui, le niveau de menace que lesdits paris sportifs représentent en tant que carburants des Flux financiers illicites (FFI) ?
Le lien entre les paris sportifs, la corruption et les flux financiers illicites (FFI) est une préoccupation mondiale dans le domaine du sport, et cela inclut le football en Afrique. Les paris sportifs peuvent devenir un vecteur potentiel de flux financiers illicites, notamment à travers des activités de manipulation de matchs, de trucage et de corruption liées au monde du football.
Cela peut entraîner une perte d’intégrité dans le sport, des soupçons de trucage de matchs et, dans certains cas, une perte de crédibilité des fédérations et des tensions entre les nations concernées.
Les flux financiers illicites, qui comprennent des activités telles que la corruption, le blanchiment d’argent et d’autres pratiques criminelles, sont alimentés par diverses sources, et les paris sportifs constituant l’une de ces sources potentielles.
La transparence, la coopération internationale et les mécanismes de surveillance efficaces sont cruciaux pour lutter contre ces problèmes dans le monde du sport.

Des paris sportifs aux FFI en passant par le blanchiment d’argent, comment selon vous peut concrètement s’opérer le mécanisme ? Et quelles peuvent en être les conséquences pour le continent et notre pays ?
Le mécanisme qui peut conduire des paris sportifs aux flux financiers illicites (FFI) en passant par la corruption et au blanchiment d’argent peut être complexe, impliquant plusieurs étapes et acteurs. Permettez-moi de présenter une description générale du processus pour une compréhension de vos lecteurs :
1. Manipulation des matchs : Des individus ou groupes malveillants peuvent tenter d’influencer les résultats des matchs en soudoyant des joueurs, des arbitres ou d’autres acteurs du sport.
2. Placement de paris illégaux : sur des résultats truqués via des canaux illégaux ou des sites de paris non réglementés, dissimulant ainsi leurs activités en se soustrayant aux institutions de contrôle.
3. Gains financiers : En cas de succès dans la manipulation des résultats, ces acteurs illégaux remportent des gains financiers illicites à partir des paris placés, ce qui constitue la première étape du profit illicite.
4. Blanchiment d’argent : Pour dissimuler l’origine illégale de ces gains, les individus peuvent utiliser au blanchiment d’argent. Cela peut impliquer des transactions complexes visant à rendre l’argent illégal « propre » en le faisant passer par plusieurs étapes, par exemple en utilisant des sociétés écrans, des transactions internationales ou des investissements fictifs.

La décision des autorités ivoiriennes d’interdire un site de paris sportifs comme 1XBET peut être vue comme une mesure visant à renforcer la régulation du secteur des paris sportifs et à lutter contre d’éventuelles activités illégales, y compris le blanchiment d’argent. Cependant, l’efficacité de cette mesure dépend de divers facteurs, notamment de la mise en œuvre concrète, de la capacité de surveillance et de la coopération avec les parties concernées.

5. Flux financiers illicites : Une fois que l’argent a été blanchi, il peut être utilisé pour financer d’autres activités illégales ou être transféré à l’étranger, contribuant ainsi aux flux financiers illicites.
Les conséquences de ce processus pour le continent africain, y compris le Cameroun, peuvent être graves. Nous pouvons en citer quelques-unes :
1. Intégrité du sport : La manipulation des matchs et les activités associées compromettent l’intégrité du sport, sapant la confiance des fans et des sponsors.
2. Impact économique : Les activités illégales dans le sport peuvent entraîner des pertes économiques importantes, notamment en termes de revenus publics, d’investissements dans le sport et de potentiel tourisme sportif. Lorsque ces activités illégales sont prouvées, le potentiel des fonds associés au sport ou au football est également affecté négativement.
3. Réputation internationale : Les scandales liés à la corruption et au blanchiment d’argent peuvent avoir un impact négatif sur la réputation internationale d’un pays, ce qui peut affecter ses relations diplomatiques et commerciales.

Dans une publication en date de 2013, Pim Verschuuren et Christian Kalb, deux experts, ont justement commis un ouvrage : « Blanchiment d’argent, un nouveau fléau pour les paris sportifs ». Ils y font le constat qu’aucune étude exhaustive n’existe en Europe et se propose précisément de combler ce vide. Avant de vous donner connaissance de quelques chiffres publiés depuis lors, peut-on déjà savoir si l’Afrique en général et la société civile camerounaise (Cradec) en particulier ont déjà pris la mesure de la menace et entrepris de bien documenter, chiffres à l ‘appui, le phénomène?
Le blanchiment d’argent et les flux financiers illicites sont des préoccupations mondiales, y compris en Afrique. Le Réseau pour la Justice Fiscale en Afrique et bien d’autres ont pris des mesures pour lutter contre ces phénomènes. Les autorités nationales, les organismes de réglementation et les organisations internationales collaborent souvent pour mettre en place des réglementations et des mécanismes de surveillance visant à prévenir et à détecter les activités illicites. Un Mémorandum d’Entente est en exécution entre le Réseau et l’UA.

 

Compte tenu de la nature transfrontalière des paris sportifs en ligne, la coopération avec d’autres juridictions et la participation aux efforts internationaux peuvent renforcer les capacités de régulation et contribuer à la prévention du blanchiment d’argent.

 

En ce qui concerne l’Afrique en général, et le Cameroun en particulier, la sensibilisation à ces problématiques devrait s’accentuer au regard de l’importance du sport en général et du football en particulier d’une part et du niveau de risque à la vulnérabilité économique de la jeunesse africaine d’autre part. Les fédérations et autres associations sportives, les gouvernements et les acteurs de la société civile ont un rôle crucial à jouer dans la collecte de données et la documentation du phénomène. Cela peut inclure des études sur les liens entre les paris sportifs, le blanchiment d’argent et les flux financiers illicites, ainsi que des efforts pour sensibiliser le public aux risques associés.
La mise en place d’une réglementation solide, de mécanismes de surveillance efficaces et de collaborations internationales peut contribuer à atténuer ces menaces. Les organisations de la société civile engagées dans la lutte contre les flux financiers illicites, telles que le CRADEC (Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire) au Cameroun, peuvent jouer un rôle important en tant que forces de surveillance et de plaidoyer pour s. ‘assurer que les autorités prennent les mesures nécessaires pour contrer ces pratiques.

À en croire donc le Centre international sur la sécurité dans le sport (ICSS) et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, « Les organisations criminelles blanchissent chaque année plus de 140 milliards de dollars (plus de 100 milliards d’euros) dans les Paris sportifs à l’échelle mondiale». Quand on sait qu’aujourd’hui l’Afrique perd (seulement) 37,5 milliards de dollars par an du fait des FFI, n’y at-il pas lieu de revoir les priorités ?
Il est indéniable que les paris sportifs et le blanchiment d’argent à travers ces activités constituent un problème majeur à l’échelle mondiale, avec des conséquences potentiellement graves pour l’intégrité du sport, l’économie mondiale et la stabilité sociale. Les chiffres que vous mentionnez, indiquant que les organisations criminelles blanchissent plus de 140 milliards de dollars chaque année dans les paris sportifs au niveau mondial, soulignent l’ampleur du problème.

Lorsqu’on compare ces chiffres aux pertes annuelles de 37,5 milliards de dollars de l’Afrique dues aux flux financiers illicites (FFI), il est évident que le continent est également confronté à des défis importants en matière de blanchiment d’argent et de pertes économiques. Ces pertes peuvent avoir des conséquences profondes sur le développement économique, la gouvernance et la stabilité dans les pays africains.
En plus des raisons que nous avons évoquées plus haut, deux raisons autres sont essentielles pour mettre un accent plus prononcé sur la question du blanchiment d’argent, en particulier liée aux paris sportifs. Il s’agit de la sécurité et de la gouvernance nationale. Les activités liées au blanchiment d’argent peuvent avoir des implications en matière de sécurité, allant du grand banditisme au terrorisme, car elles peuvent être liées à des réseaux criminels et à d’autres activités illégales.
La lutte contre le blanchiment d’argent nécessite donc une gouvernance solide, la transparence et une coopération internationale.

Quelles solutions préconiseriez-vous à ce stade du phénomène, qui pourrait déjà servir en Côte d’Ivoire ?
Pour lutter contre le phénomène, voici quelques solutions qui pourraient être envisagées en fonction du contexte de la Côte d’Ivoire :
1. Sensibilisation et éducation : Avant, pendant et après la CAN, sensibiliser les acteurs du sport, les parieurs, les médias et le grand public aux risques associés aux paris sportifs illégaux, au blanchiment d’argent et aux flux financiers illicites. Mettre en place des campagnes éducatives pour promouvoir l’intégrité du sport.
2. Renforcement de la réglementation : Adopter et mettre en œuvre des lois strictes et des réglementations efficaces sur les paris sportifs pour prévenir la manipulation des matchs, le blanchiment d’argent et d’autres activités illicites. Assurer une application rigoureuse de ces réglementations.
3. Renforcement des capacités : Investir dans la formation et le renforcement des capacités des organismes chargés de faire respecter la loi, des autorités de régulation des paris sportifs et des autres parties jouent pour mieux comprendre, prévenir et enquêter sur les activités illicites.

Si des expertises trouvent qu’une taxe résiduelle de 25% (le Code Général des Impôts 2023 parle d’une taxe de 15% destinée aux Communes) est largement sous-estimée, la société civile peut plaider en faveur d’une révision de la structure fiscale pour garantir que les recettes provenant des paris sportifs sont équitables et suffisantes. Elle peut également demander une évaluation régulière de cette taxation pour ce qui est de la fonction régulatrice de l’impôt en phase avec les besoins de l’intérêt public et de l’évolution du marché.

4. Surveillance accumulée des paris sportifs : Mettre en place des mécanismes de surveillance efficaces pour suivre les modèles de paris inhabituels qui pourraient suggérer une manipulation de matchs. Bien que les autorités ivoiriennes maintiennent suspendu ou interdit le site 1XBET, collaborez avec les opérateurs de jeux de hasard à l’instar de la LONACI (y compris le sport) pour partager des informations et détecter rapidement les activités suspectes.
5. Coopération internationale : Collaborer avec d’autres nations, organisations sportives internationales, et organismes de régulation pour partager des informations, mettre en œuvre des meilleures pratiques et lutter contre le blanchiment d’argent à l’échelle mondiale.

6. Transparence financière : Encourager la transparence financière au sein des organisations sportives, en particulier les fédérations nationales, pour prévenir la corruption et garantir que les fonds sont utilisés de manière légitime.
7. Collaboration avec les organisations de la société civile : Impliquer la société civile dans le processus en encourageant la participation active des organisations non gouvernementales (ONG), des médias indépendants et d’autres acteurs de la société civile pour surveiller et signaler les activités suspectes .
8. Protection des lanceurs d’alerte : Mettre en place des mécanismes pour protéger les lanceurs d’alerte qui signalent des cas de corruption ou d’activités illicites dans le domaine des paris sportifs.
Ces mesures doivent être mises en œuvre de manière collaborative avec la participation active de toutes les parties impliquées.

Pensez-vous donc que la décision des autorités ivoiriennes d’interdire 1XBET est une solution viable qui participe de cette logique ou n’est-ce qu’un écran de fumée ?
La décision des autorités ivoiriennes d’interdire un site de paris sportifs comme 1XBET peut être vue comme une mesure visant à renforcer la régulation du secteur des paris sportifs et à lutter contre d’éventuelles activités illégales, y compris le blanchiment d’argent. Cependant, l’efficacité de cette mesure dépend de divers facteurs, notamment de la mise en œuvre concrète, de la capacité de surveillance et de la coopération avec les parties concernées.
En d’autres termes, si l’interdiction de 1XBET s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large visant à renforcer la régulation des paris sportifs en général, cela pourrait contribuer à créer un environnement plus transparent et à réduire les risques liés. aux activités illicites. Nous avons appris que la réglementation converge vers la LONACI, cette dernière devrait assurer une pratique des jeux, y compris des paris sportifs ; dans la transparence et la responsabilité.
Il est important que l’interdiction soit appliquée de manière cohérente et équitable pour tous les acteurs du secteur des paris sportifs afin d’éviter tout traitement discriminatoire et d’assurer une concurrence équitable.
L’interdiction d’un site peut être une étape, mais il est également important que les autorités mettent en place des mesures alternatives pour encadrer et réguler le secteur de manière globale. Cela pourrait inclure l’adoption de réglementations plus strictes, la surveillance continue des opérateurs de paris, et la sensibilisation du public aux risques associés.
Compte tenu de la nature transfrontalière des paris sportifs en ligne, la coopération avec d’autres juridictions et la participation aux efforts internationaux peuvent renforcer les capacités de régulation et contribuer à la prévention du blanchiment d’argent.
Les autorités ivoiriennes devraient communiquer de manière transparente sur les raisons de l’interdiction et sur les mesures prises pour améliorer la régulation des paris sportifs. Une communication ouverte peut contribuer à renforcer la confiance du public et à dissiper tout soupçon d’opacité.
En fin de compte, pour déterminer si cette mesure est une solution viable, il serait nécessaire de l’évolution de la situation, l’efficacité des mesures mises en place, et d’évaluer si elles contribuent efficacement à la protection de l’ intégrité du sport.

En plus du blanchiment d’argent, les paris sportifs présentent deux autres problèmes au Cameroun : la réglementation et l’imposition de cette activité. Pour la première, les mises en garde pour les détenteurs de contrats de concession sont fixées à 50 et 100 millions FCFA sans que la propriété effective n’ait au chapitre et sans que l’on ne questionne l’origine des fonds. Pour la deuxième, nous n’avons pas connaissance de dispositions dans la loi de finances pour l’exercice 2024 qui règlent cet aspect. On parle depuis 2017 d’une taxe résiduelle de 25%, largement sous-estimée selon certaines expertises. Comment vous positionnez-vous, en tant que société civile, par rapport à ce manque à gagner pour le Cameroun ?
On peut dire que les opérateurs des jeux de hasard sous lesquels on peut classer les paris sportifs sont astreints à l’impôt sur les sociétés. Nous pouvons désormais remettre en question la réglementation sur la transparence des paris sportifs, y compris la fixation des cautions pour les détenteurs de contrats de concession.
Le questionnement sur l’origine des fonds est aussi essentiel pour les organisations de la société civile vis-à-vis des détenteurs de contrats de concession. Cela peut contribuer à prévenir le blanchiment d’argent et à assurer une plus grande intégrité dans le secteur des paris sportifs. De même que l’exigence de transparence doit être réglée dans le cadre de la mise en application de la divulgation sur le bénéfice effectif ou la propriété effective.
Si des expertises existent qu’une taxe résiduelle de 25% (le Code Général des Impôts 2023 parle d’une taxe de 15% destinée aux Communes) est largement sous-estimée, la société civile peut plaider en faveur d’une révision de la structure fiscale pour garantir que les recettes provenant des paris sportifs sont équitables et suffisantes. Elle peut également demander une évaluation régulière de cette fiscalité pour ce qui est de la fonction régulatrice de l’impôt en phase avec les besoins de l’intérêt public et de évolutions du marché.
En résumé, la société civile peut contribuer à garantir une gouvernance transparente, équitable et responsable dans le secteur des paris sportifs en plaidant pour des réglementations robustes, une imposition juste et une utilisation judicieuse des revenus générés. Elle peut également promouvoir la participation citoyenne dans le processus décisionnel pour représenter au mieux les intérêts de la population.
Quel autre message voulez-vous en définitif passer à la Fifa, à la CAF, aux fédérations sportives, aux gouvernements et à la jeunesse africaine pour une édition ivoirienne de la CAN réussie et débarrassée de matchs truqués, de la corruption et du blanchiment d’ argent?
Pour une édition ivoirienne de la CAN 2024 réussie et débarrassée de corruption, de matchs truqués et du blanchiment d’argent, voici quelques points que l’on pourrait souligner dans les messages clés :

À la FIFA et à la CAF :
1. Renforcement des mécanismes de surveillance : Encourager la FIFA et la CAF à renforcer leurs mécanismes de surveillance pour détecter toute activité suspecte, y compris la manipulation de matchs et les paris illégaux.
2. Collaboration internationale : Appeler à une coopération étroite entre la FIFA, la CAF et les autorités nationales pour partager des informations, mettre en place des protocoles de sécurité et assurer la transparence.
3. Mesures dissuasives : Encourager l’imposition de sanctions sévères pour dissuader les acteurs impliqués dans des activités illégales liées au football.

Aux fédérations sportives participantes ou non à la CAN 2024 :
1. Intégrité des compétitions : Souligner l’importance d’encourager et préserver l’intégrité des compétitions et de mettre en place des protocoles de sécurité robustes pour protéger les joueurs, les arbitres et l ‘image du sport.
2. Transparence financière : Appeler à une plus grande transparence financière au sein des fédérations sportives, avec une reddition de comptes rigoureuse pour garantir que les fonds sont utilisés de manière légitime.

Aux gouvernements :
1. Législation solide : Encourager l’adoption de législations solides pour réglementer les paris sportifs, fixer des normes éthiques élevées et prévenir la corruption au sein du monde sportif.
2. Coopération inter institutions : Favoriser la collaboration entre les différentes institutions gouvernementales, les forces de l’ordre et les organismes de régulation pour une approche coordonnée contre la corruption et le blanchiment d’argent.

A la jeunesse africaine :
1. Promotion des valeurs sportives : Encourager la jeunesse à embrasser les valeurs du fair-play, de l’honnêteté et du respect dans le sport.
2. Sensibilisation aux risques : Campagnes d’éducation des jeunes sur les risques associés aux paris illégaux, à la manipulation de matchs et aux activités criminelles, mettant en évidence les conséquences négatives pour le sport et la société.
3. Engagement citoyen : Encourager la participation citoyenne en tant que force de vigilance, incitant la jeunesse à signaler toute activité suspecte ou corruption liée au sport.
En résumé, le message clé serait de promouvoir une approche collective et multidimensionnelle, impliquant les instances internationales, les fédérations sportives, les gouvernements et la jeunesse, pour garantir une édition de la CAN réussie, exempte de pratiques illégales et bénéfique pour le développement du football. en Afrique.

Interview menée par
Théodore Ayissi Ayissi

Vu sur le site: Lutte contre la corruption au Cameroun: nouveau front commun de la société civile et des parlementaires

Related posts

CAN 2023 : belle entame, beau parcours, fin tragique… le mythe

Demi-finales de la Can 2023 : l’Afrique centrale dans le dernier carré d’as

Port de maillots à Yaoundé : le comeback du mondial 90 et la CAN 2000