Le début tardif de la saison des pluies contrarie les semailles
Les agriculteurs sont aux abois. Ils subissent les effets pervers des changements climatiques. En effet, habitués au format classique de la saison des grandes pluies qui commence juste après le 15 aout dans la région du centre, les choses ne se déroulent pas comme d’habitude. Malheureusement les pluies ont connu un grand retard. C’est après le 20 septembre 2022 qu’elles vont débuter. Une situation très préjudiciable pour les agriculteurs de plusieurs départements de la région du Centre. Mais force est de constater que les mises en garde de l’Observatoire National sur les Changement Climatique (ONACC) n’ont pas été prises en compte. Au cours d’un atelier à Mbalmayo, cette institution avait prévu que «les mois de juin, juillet 2022 connaitront la canicule allant au-delà de 30 degrés».
Odi Gilbert est abattu, c’est presqu’en larmes que nous trouvons dans son champ du côté de Minkan dans Le 4e arrondissement de Yaoundé. Sur la parcelle il a semé des céréales et des féculents après la date du 15 aout 2022. Ces cultures peinent à pousser. On observe les plantes sont chétives, le feuillage jaunâtre. Le paysan et père de 6 enfants qui nourrit sa progéniture à partir de l’agriculture voit sa situation familiale se compliquer. «Ma femme et moi avons commencé à semer les arachides et tout ce qui va avec le 13 aout et la avons terminé le 26. On croyait avoir le bon timing. Voilà que la pluie tombe très exactement la première fois le 23 septembre. Les plans sont déjà amochés», déclare le père de 41 ans.
C’est le même constat fait sur les changements climatiques par Cécile Nga Nkoé sur la route de Mfou dans la Mefou et Afamba. Mère de trois enfants a aussi semé au mois d’aout et les plans n’ont presque pas germé. Elle tombe en sanglot parce qu’elle a loué cette espace à 40000 FCFA. Elle est contrainte à aller vers des particuliers pour emprunter un peu d’argent. Ce pactole sert à l’achat des semences de maïs et d’arachide. «Impuissante au phénomène, elle accuse les forces occultes d’annihiler son dynamisme et ses efforts», regrette-t-elle.
Conséquences
Les changements climatiques sont un phénomène nouveau pour nos agriculteurs. Mbega dans l’arrondissement Djeng dans le département du Nyong et So’o, Achille Mveng avoue n’avoir plus de force. Il a eu une mauvaise récolte l’année dernière, cela risque de se reproduire, «Je ne sais pas ce que nous devons faire afin de ne plus connaitre ces désagréments.
L’année dernière était aussi pareille les pluies ont commencé en fin septembre et les plantes ont poussé dans la pénibilité», révèle-t-il. Il est alors obligé de recommencer lui aussi une autre semi. Il explique que son modeste salaire ne lui permet pas de tenir le cout à Yaoundé. Dans la même veine, Jean Mbarga lui décide de ne plus mettre les arachides dans son champ. Il est passé en mode essentiellement tubercule: «je ne mets que le manioc, le macabo et la banane plantain», mentionne- t-il.