Cameroun-Tchad : Les télécoms comme outil d’intégration

Les deux pays sont liés par un mémorandum d’entente relatif à l’interconnexion des réseaux de transmission électronique à fibres optiques.

«Moment» de véritable interconnexion

«Les pays d’Afrique centrale doivent donner un coup d’accélérateur à leur intégration, par les Télécommunications et les TIC qui constituent un puissant facteur d’intégration sous-régionale, régionale, africaine». À Yaoundé ce 12 novembre 2021, cette exhortation de la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications (Minpostel) a été mise en musique pour le Cameroun et le Tchad. Désormais, entre les deux pays, l’interconnexion des réseaux de communications électroniques est régie par un nouveau mémorandum d’entente. Les documents portent la signature de Mme Minette Libom Li Likeng d’une part, et celle d’Idriss Saleh Bachar (ministre des Postes et de l’Économie numérique de la République du Tchad).

Révision
Sur le plan technique, explique la Minpostel, l’arrivée d’un nouvel opérateur de transport de fibres optiques sur le marché tchadien a considérablement modifié la configuration du marché. D’où la nécessité pour le gouvernement tchadien de revoir ses accords avec les différents partenaires internationaux. Par ailleurs, précise Mme Minette Libom Li Likeng, le mémorandum définit les contours juridiques initiant la mise en place des réseaux de télécommunication à haut débit entre le Cameroun et le Tchad.

Et dans cette optique, la coopération portera entre autres, sur l’interconnexion des réseaux de communications électroniques entre les deux pays (notamment les aspects techniques, économiques et juridiques); l’interconnexion physique des réseaux tchadien et camerounais de transmission à fibre optique; l’offre mutuelle des voies de restauration pour la sécurisation des communications des réseaux des parties; l’acheminement du trafic des réseaux du Tchad vers les systèmes de câbles sous-marins installés sur les côtes camerounaises; l’acheminement du trafic des réseaux du Cameroun vers les systèmes de câbles sous-marins auxquels le Tchad est connecté; la baisse des coûts et des tarifs des services de communications électroniques; la mise en place des projets des réseaux optiques africains et intercontinentaux.

Parcours
Si la signature de ce mémorandum d’entente est l’aboutissement d’un processus peuplé de concertations préliminaires entre les deux parties, il constitue une avancée considérable dans le processus d’intégration numérique sous-régionale. Il vient surtout concrétiser la volonté des deux chefs d’État de doter leurs pays d’un réseau de fibre optique sécurisé et interconnecté en vue d’accroître l’accès au numérique, de renforcer l’intégration régionale et d’aboutir à un développement harmonieux et intégré des économies de la sous-région.

Il convient de relever que l’interconnexion des réseaux de transmission numérique à fibres du Cameroun et du Tchad s’opère depuis 2011 à partir des points de présence de Gangui et de Kousseri. Au niveau de Gangui, il existe une liaison STM16 qui s’appuie sur le câble à fibres optiques déployé le long du pipeline Tchad-Cameroun. Au niveau de Kousseri, deux câbles à fibres optiques de 24 et de 12 brins sont déployés sur deux POPS à Ndjamena. Ces différentes liaisons sont prolongées vers les stations d’atterrissement de câbles sous-marins de Kribi, Limbé et Douala et permettent de fournir des services de connectivités Internet aux opérateurs tchadiens, avec comme clientèle Sotel Tchad, Sudachad, Sos Telecom, Gilat, Bharti Airtel, Prestabist.

Jean-René Meva’a Amougou

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