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Cameroun- Grande-Bretagne : Un pas vers l’APE… à part

Selon le ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex), les deux parties ont signé, le 9 mars dernier à Londres, un accord d’étape sur leur future relation commerciale.

Ranil Jayawardena (à gauche) et Albert Njoteh Fotabong, après la signature des documents

«APE…à part». L’expression peut sembler galvaudée, tant elle a été utilisée pour évoquer les pourparlers entre le Cameroun et la Grande-Bretagne. Cette fois, elle est opportune. Dans la lignée des déclarations de Albert Njoteh Fotabong et Ranil Jayawardena (respectivement Haut-commissaire du Cameroun à Londres et ministre britannique du Commerce international), cela s’inscrit dans le contexte de la sortie officielle de la Grande Bretagne de l’Union européenne depuis le 31 janvier 2020. D’après le Minrex, l’accord d’étape assure une nouvelle répartition des quotas et opportunités d’exportations entre les deux parties. Ceci conformément aux négociations engagées depuis février 2018 d’une part, et la signature le 27 décembre 2020 d’un protocole d’entente concernant les «arrangements» pour l’application d’un Accord de partenariat économique intérimaire (APEi) calquée sur celui existant déjà avec l’UE d’autre part.

Effets
«C’est une ère qui se concrétise ainsi, car il s’agit de prendre le temps de bâtir ce que sera la nouvelle relation accoudée sur plusieurs enjeux», explique Mohamadou Mbelel. Pour cet expert en questions de coopération internationale, «les autorités camerounaises ont conditionné leur approbation à une étude sur l’impact commercial, économique et financier de l’APE bilatéral». En d’autres termes, le gouvernement camerounais mise sur la continuité, la prévisibilité et la stabilité des échanges commerciaux avec le Royaume-Uni. «Bien que cela n’ait pas d’effet sur l’économie camerounaises», prévient Mohamadou Mbelel, citant un rapport de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced). Selon le document, «la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait entraîner une baisse globale des exportations camerounaises vers le Royaume-Uni de 28%, soit de près de 17,1 millions de dollars US chaque année (9,9 milliards de FCFA)».

Outre ses effets directs sur le commerce, notre expert mentionne que le Brexit devrait perturber l’aide au développement versée au Cameroun par le Royaume-Uni, dont la contribution au Fonds européen de développement (FED), destiné au soutien du développement dans les pays pauvres, est de 409 milliards de livres (543 millions de dollars), soit 14,8% du budget du FED. «Les projets financés par l’UE tels la construction de routes pâtiront de cette absence de contribution britannique», avise en effet Mohamadou Mbelel.

Ongoung Zong Bella

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