INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Cameroun: la goupille de la grenade Cemac

La crainte de voir imploser le Cameroun se fait de plus en plus entendre. La crise sociopolitique, dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, fait désormais réagir dans la communauté.

Dans son traditionnel message délivré à l’occasion de la journée Cemac, le président en exercice de l’institution communautaire a eu ce mot : «j’exhorte les frères du Cameroun à la sagesse et au dépassement, en vue de ramener la quiétude dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest, en proie à des violences sur des bases de revendication sectaire et identitaire».

Cette préoccupation rejoint celle du bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca). Dans son récent rapport au Conseil de sécurité de l’Onu, la structure dit «craindre un déséquilibre plus important de la région à partir de l’aggravation de la situation dans les régions camerounaises du Nord-ouest et du Sud-ouest».

Déstabilisation
Première économie de la Cemac, avec près de 40% du produit intérieur brut ; principal financier de l’organisation communautaire, avec près de 55 % de collecte de la Taxe communautaire d’intégration et grenier de la sous-région ; le Cameroun est le poumon économique de la Cemac. Douala, sa capitale économique, est une plateforme d’affaires pour les opérateurs économiques des pays de la communauté. Le Cameroun abrite également plusieurs institutions régionales de premier ordre tel que la Banque centrale et nombreux réfugiés notamment centrafricains. Au regard de ce qui précède, on comprend les inquiétudes exprimées et celles moins explicites des dirigeants de la communauté. Le sommet de la Cemac a d’ailleurs été l’occasion de se pencher sur l’impact des foyers de tensions sur l’insuffisante mise en œuvre des réformes économiques et financières en cours.

Zacharie Roger Mbarga

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