Yaoundé et Washington sont à la recherche d’une meilleure formule leur permettant de tirer profit de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique.
«Il faudrait voir comment relancer la machine depuis la suspension du Cameroun de l’AGOA». À Yaoundé, le 5 mai dernier, Luc Magloire Mbarga Atangana l’a suggéré à John Lamora, ambassadeur des États-Unis au Cameroun. Au cours d’une audience qu’il a accordée à ce dernier, le ministre du Commerce (Mincommerce) a souligné la nécessité de mener une stratégie d’ensemble pour promouvoir les échanges entre les États-Unis et le Cameroun. Selon Luc Magloire Mbarga Atangana, de nouvelles améliorations pourraient contribuer à maximiser la capacité d’adaptation du Cameroun aux exigences de l’AGOA. Il pense surtout que «cela pourrait apporter de l’’assistance aux opérateurs économiques qui font face au problème de la méconnaissance des règles d’exportation vers les marchés américains».
Innovation
Dans la foulée, le Mincommerce a signifié à son hôte l’existence d’un obstacle majeur (le changement régulier des normes américaines). Aussi a-t-il évoqué la nécessité de la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes structurelles complémentaires. Celles-ci, a-t-il dit, pourraient considérablement améliorer le partenariat économique entre le Cameroun et les États-Unis dans les prochains jours. D’où l’urgence de la mise en place d’un hub AGOA pour l’Afrique centrale. Attaché à celui d’Accra au Ghana, ce hub serait la porte d’entrée des États-Unis au vaste marché de la ZLECAF.
«Je suis là pour voir comment à l’avenir avoir un changement. C’est un chemin que nous voulons aussi suivre. Je vais passer le message aux autorités de Washington, on est prêt à travailler ensemble, l’entrée des produits vers les USA obéit aux normes», a expliqué le chef de la mission diplomatique américaine en terre camerounaise.
En rappel, le Cameroun a été suspendu de l’AGOA en janvier 2020, sur décision du gouvernement américain alors dirigé par Donald Trump. Dans un communiqué, celui-ci avait alors expliqué que «le Cameroun n’a pas répondu à nos préoccupations concernant les violations persistantes des droits de l’homme commises par ses forces de sécurité. Ces violations comprennent les exécutions extrajudiciaires, les détentions arbitraires et illégales et la torture».