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Cameroun : début d’année sanglant à l’Extrême-Nord

Mardi 10 janvier dernier, alors que le village Ouzal (Mayo-Tsanaga) pleurait le père Ambroise Biselele (vicaire de la paroisse Saint Jean Baptiste de Ouzal) décédé quelques jours plus tôt, une horde de brigands armés sont venus se poster à 300 mètres de la paroisse.

 

Mardi 10 janvier dernier, alors que le village Ouzal (Mayo-Tsanaga) pleurait le père Ambroise Biselele (vicaire de la paroisse Saint Jean Baptiste de Ouzal) décédé quelques jours plus tôt, une horde de brigands armés sont venus se poster  à 300 mètres de la paroisse. Scandant des antiennes coraniques, ces brigands sont venus perturber, par des actes barbares, ces moments de douleur et de recueillement. Selon un témoignage du père Paulin Mbengele (curé de la paroisse Saint Jean -Baptiste de Ouzal), le bilan est lourd : toutes les deux boutiques au carrefour de la paroisse ont été saccagées et les marchandises emportées ; plus de 8 tonnes de coton incendiés et toutes les maisons voisines à la paroisse systématiquement fouillées ou cassées.

Toujours à Ouzal, le jeudi 12 janvier 2023, est survenu un violent accrochage entre quelques éléments des forces de défense camerounaises et les assaillants. Sur le coup, un gendarme a été tué par balle.

Le 14 janvier 2023, plusieurs combattants de Boko Haram ont attaqué la localité Kouyapé (située dans la commune de Kolofata) aux environs de 21 heures. Le bilan fait état d’une mosquée et des maisons incendiées, une personne tuée et une autre blessée.

Constat sur le terrain après le passage de Boko haram à Oulza

 

Selon d’autres informations glanées auprès des sources sécuritaires locales, depuis le début de l’année on en est presqu’à une incursion chaque jour dans le département du Mayo-Tsanaga.  En plus de Ouzal, d’autres villages (Kouva, Vouzi, Mandoussa, Ouzal, Zeneme, Zamga, Ldoubam, Ldagodja, Lding Lding, Moskota et Mandoussa) ont déjà subi au moins une attaque perpétrée par des éléments de Boko Haram. Pour le colonel à la retraite Didier Badjeck, les débuts d’année sont particulièrement exploités par les adeptes de mouvements religieux à tendance extrémiste ». Ils estiment que tout acte sanglant posé au cours de ces périodes est une garantie pour accéder au paradis. Pour cela, ils profitent de l’espace balisé par la saison sèche et des possibilités de déplacements faciles que ladite saison génère », dit l’ex- patron de la Division de la communication et relations publiques de l’armée camerounaise.

 

Jean-René Meva’a Amougou

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