L’augmentation de 23,7% résulte de la signature ce 12 octobre 2021 à Yaoundé, de trois nouveaux accords de crédit d’un montant total d’environ 236,54 milliards FCFA.
«Je voudrais une fois encore relever l’excellente qualité de la coopération entre le Cameroun et le Groupe de la Banque mondiale». Lorsqu’il tient ces propos ce 12 octobre 2021, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) vient de procéder à Yaoundé à la signature de trois accords avec le directeur des opérations de l’institution de Bretton Woods.
Ces nouveaux accords paraphés par Alamine Ousmane Mey et Abdoulaye Seck sont relatifs à des prêts d’un montant global de 360,6 millions d’euros, soit environ 236,54 milliards FCFA. Ils portent ainsi à environ 1234 milliards FCFA le portefeuille actif du Groupe de la Banque mondiale au Cameroun.
«Le nombre de projets en cours de mise en œuvre passe dès lors de 15 à 18 et induit un accroissement du volume de notre portefeuille de 23,7%», relève Alamine Ousmane Mey. Le Minepat précise en plus que jusqu’à ce 12 octobre 2021, «l’ensemble des engagements s’élevait à environ 1813,65 millions de dollars américains, soit environ 997 milliards FCFA».
Des données confirmées par Abdoulaye Seck. Le directeur des opérations de la Banque mondiale s’est en effet réjoui de l’évolution de la coopération entre le Cameroun et son institution. «Nous avons eu l’occasion de lancer la signature de trois accords de financement majeurs de programmes du Cameroun que la Banque mondiale est très contente de pouvoir soutenir», a-t-il alors indiqué.
Décrets présidentiels
Les nouveaux engagements entre le Cameroun et la Banque mondiale interviennent au lendemain de la visite de son vice-président pour l’Afrique de l’ouest et centrale, Ousmane Diagana. Ils sont par ailleurs contractés moins d’un mois après l’intervention des décrets du président de la République. Paul Biya a en effet habilité le 16 septembre dernier le Minepat à signer avec l’Association internationale de développement (IDA) des accords de prêts.
Le premier d’un «montant de 112,400 millions d’euros, soit environ 73,734 milliards FCFA, porte sur le financement du Projet d’appui au développement de l’Enseignement secondaire et des compétences pour la croissance et l’Emploi (PADESCE)». Le deuxième «d’un montant de 179,7 millions d’euros, soit 117,8 milliards FCFA est relatif au financement du Projet d’amélioration et de valorisation des investissements de la Vallée de la Benoué (Viva-Benoué)». Toujours selon les décrets présidentiels, le dernier accord de prêt est d’un «montant de 68,5 millions d’euros, soit environ 44,9 milliards FCFA et est destiné au financement du Projet régional sur l’autonomisation de la femme et le dividende démographique, volet Cameroun (SWEDD 2)».
Selon d’autres précisions du Minepat, Alamine Ousmane Mey, les engagements du Cameroun auprès de la Banque mondiale sont majoritairement des prêts concessionnels. «Car il s’agit de financement mobilisés à hauteur de 70% auprès du guichet IDA contre seulement 28% auprès du guichet BIRD, le reste (2%) étant constitué de dons».
Contours
Sur les contours et les objectifs des différents projets, le directeur des opérations de la Banque mondiale s’est voulu précis. «S’agissant du projet SWEDD 2 sur l’autonomisation des jeunes fille et des femmes au Cameroun, celles-ci représentent la moitié de la population dans ce pays, il est donc important qu’elles contribuent au maximum de leur potentiel qui est incroyable». Ainsi, précise Abdoulaye Seck, «c’est l’occasion de faire en sorte que les jeunes filles restent à l’école, qu’elles aient une formation de qualité et puissent demain avoir des emplois productifs».
La jeunesse est également au cœur des préoccupations du Cameroun et de l’institution de Bretton Woods. Le PADESCE a précisément vocation à répondre à certaines attentes. «Il concerne leur éducation et leur formation adaptées aux besoins du marché du travail. 10 000 jeunes stagiaires pourront dès lors être soutenus dans l’accès à un Fonds de développement des compétences», a précisé le responsable international.
Quant au projet Viva-Benoué, «il y a un potentiel de 17 000 hectares dont seulement 1000 sont pour l’instant mis en valeur. Il sera donc possible de soutenir l’exploitation de 14 000 hectares». Abdoulaye Seck pense alors savoir que «la production agricole qui en découlera sera extrêmement importante. Surtout si on ajoute à cela tout ce que ce programme fera en matière d’amélioration de la productivité. Ce qui peut faire augmenter la production d’un facteur de un à peut-être un facteur de 20».
Au bout du compte, ces trois projets sont aussi la preuve pour le directeur des opérations de la Banque mondiale «que la coopération entre le Cameroun et la Banque mondiale est au beau fixe et qu’elle va continuer ainsi». Puisqu’à l’en croire, «il y a encore beaucoup d’autres projets qui se profilent à l’horizon». Ce que le Minepat, Alamine Ousmane Mey, a également annoncé.
Le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad (RISRIN) étant en effet dans le pipe. Il est notamment en attente d’un décret d’habilitation du président de la République du Cameroun, Paul Biya.
Plusieurs membres du gouvernement ont pris part à la cérémonie de signature. Parmi ceux-ci figurent le ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, le ministre de l’Éducation de base, Laurent Serge Étoundi Ngoa, et le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Baïrobe.
Théodore Ayissi Ayissi
Afrique centrale/ Main courante 1