De l’avis de quelques analystes, les réalités impliquées ou les responsabilités engagées par la «Semaine d’amitié Cameroun-Asie» ont sans doute une signification dans le domaine des affaires internationales.
À l’esplanade de l’Hôtel de ville de Yaoundé, le gouvernement camerounais et des ambassadeurs de quelques pays d’Asie s’exhibent, se pavanent et se proclament amis. Dans son discours, le ministre camerounais des Relations extérieures (Minrex) souligne le caractère ouvertement utilitaire de la cérémonie. «Ce que nous célébrons ce jour s’incarne dans l’importance que nos amis et nous-mêmes accordons à la culture, à l’économie et aux relations diplomatiques qui nous lient depuis des années», scande Lejeune Mbella Mbella. Pour Wang Yingwu, ambassadeur de Chine au Cameroun, «ce ne sont pas de vains mots au moment où les chaînes d’amitié qui relient l’Asie au Cameroun sont proches et lointaines à la fois».
Sens
En ouvrant le débat sur la pertinence d’une telle approche, Anselme Tcheupi explique: «le cadre de l’amitié Cameroun-Asie est multiple. Il est entretenu par un processus de transnationalisation opérant à l’échelle des deux parties, lesquelles l’ont maintenue de manière significative et persistante après la guerre froide». D’après l’internationaliste camerounais, «c’est tout le sens de cette Semaine d’amitié Cameroun-Asie qui brandit une expérience structurante et qui vise à produire un effet durable dans la pensée des concurrents de l’Asie au Cameroun».
Cela donne de la matière à Serge Alain Kouam. Aux yeux de cet autre internationaliste, spécialiste des relations Afrique-Asie, «la Semaine d’amitié Cameroun-Asie souligne le basculement qui est en train de s’opérer entre une période (en passe d’être révolue) durant laquelle quelques pays d’Asie, la Chine notamment, usaient de leur soft power pour séduire à l’international, en donnant d’eux une image très positive, et une nouvelle période marquée par une attitude plus offensive, consistant à susciter la crainte, considérée comme un moyen désormais plus efficace au service des intérêts asiatiquess».
Un tel point de vue permet d’expliquer la présence des ambassadeurs de Chine, du Japon, de Corée du Sud et du haut-commissaire indien accrédités à Yaoundé. «Les réalités impliquées ou les responsabilités engagées par cette Semaine d’amitié Cameroun-Asie ont sans doute une signification dans le domaine des affaires internationales.
Ongoung Zong Bella