Cacaoculture: l’Irad d’Ébolowa, pépinière de la sous-région

En plus de satisfaire une demande locale, l’antenne du Sud de l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad) écoule également des plants de cacao vers d’autres pays de l’espace Cemac

À Nkoémvone, à 5 kilomètres d’Ebolowa (dans le Sud du Cameroun) l’Irad dispose d’une station. Ici, c’est un vaste domaine assis sur une assiette foncière de 650 hectares destinés à la production de variétés agricoles spécifiques à certaines zones. «Après les indépendances, ce sont les Blancs qui se sont installés ici dans le cadre de la recherche agricole. Ils ont donc mis sur pied la station», situe Valery Audrey Voula (chef de station). L’entité doit son aura aux plants de cacao. «On n’a pas besoin de se rendre au Brésil ou en Côte d’Ivoire pour les plants souches, Nkoémvone, c’est le laboratoire et la base de toutes les pépinières actuellement. Ce qui fait que les autres pays se ravitaillent ici jusqu’à ce jour en termes de semences», déclare Valery Audrey Voula. Ce dernier, ainsi que ses 22 collaborateurs (12 chercheurs et 10 techniciens et cadres d’appui) ont une seule philosophie: Produire et vendre au moins une cinquantaine de variétés capables de produire minimalement 200 mille cabosses par an. «Les variétés que nous développons ici peuvent s’adapter dans tout le Bassin du Congo. Mais ce sont celles qui résistent le mieux aux maladies qu’on diffuse. Tu peux avoir une variété qui produit beaucoup, mais si elle est attaquée par les maladies, le rendement sera faible. Pour le choix des cabosses, nous distribuons celles qui sont morphologiquement saines, c’est-à-dire des cabosses qui ne sont pas attaquées par les capsides.C’est ce qui aiguise l’intérêt des cacaoculteurs équato-guinéens et gabonais», renseigne Audrey Voula. Selon ses dires, le Gabon achète 60 mille cabosses alors que la Guinée Équatoriale en prend 40 à 50 mille, comme les deux précédentes années. Ces pays préfèrent les cabosses aux plants parce qu’«une cabosse produit en moyenne 40 plants. Celui qui prend donc la cabosse est nettement avantagé».

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Au Cameroun, c’est la région du Sud-Ouest qui s’approvisionne le plus à la station Irad d’Ebolowa. Selon le chef de station, cette demande n’a pas de période, actuellement nous sommes à 8000 cabosses et la préférence de cette région porte sur les plants greffés à cause de «la production régulière de ces derniers. Car même en étant au stade de la pépinière, ils produisent», ajoute-t-il.

«Après les indépendances, ce sont les Blancs qui se sont installés ici dans le cadre de la recherche agricole. Ils ont donc mis sur pied la station et ils ont développé la filière cacao au Cameroun avec pour base Nkoémvone. Ce qui fait que les autres pays se ravitaillent ici jusqu’à ce jour en termes de semences», déclare-t-il.

Depuis un certain temps, les jeunes sont de plus en plus demandeurs, ce d’autant plus que le Grand Sud est une région cacaoyère.

André Gromyko Balla

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