La BEAC sur le banc des accusés.
La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a lancé le recrutement «d’un consultant pour élaborer un plan d’affaires 2020-2025 pour la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC)». Selon la BEAC, qui l’a fait savoir par un communiqué, les personnes correspondant au profil avaient jusqu’au 26 mars dernier pour se manifester. Seulement, cette décision passe très mal au sein de l’institution boursière basée à Douala au Cameroun. Certains collaborateurs du Camerounais Jean Claude Ngbwa, directeur général de la BVMAC, n’hésitent d’ailleurs pas, sous anonymat, à parler «d’ingérence de la banque centrale dans les affaires de l’entreprise de bourse».
«Nous sommes une entreprise avec un conseil d’administration et une direction générale. Si nous avons besoin d’un business plan pour les cinq prochaines années, pourquoi nous adresserions-nous à la BEAC?», s’étonne une source proche de la direction générale. Pour la banque centrale cependant, le recrutement en cours cadre parfaitement avec la mission à elle assignée par les chefs d’Etat de la CEMAC. Il est en réalité question «de permettre à la BVMAC de répondre aux défis de la mise en œuvre de la seconde phase du processus de fusion», a tenu à rappeler l’institution monétaire, qui insiste par ailleurs sur le fait qu’il lui revient précisément de financer ledit processus d’unification. «Mais la BEAC n’a donc qu’à remettre ce budget à la Bourse unifiée. Encore que pour ce cas, les financements ne viennent pas directement de la banque centrale, mais sont un don de la Banque africaine de développement», rétorque-t-on à la BVMAC. «Il est donc fallacieux de prendre le volet financier pour prétexte», s’indigne-t-on finalement du côté la bourse sous-régionale.