Banque africaine de développement : l’assemblée générale en visioconférence

Cette édition de l’assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (Bad) est aussi inédite que le contexte dans lequel elle se tient. Fait inédit, cette année les réunions se limiteront aux réunions statutaires à huis clos des gouverneurs et à l’élection du président, indique le communiqué rendu public le 13 août dernier.

À cela s’ajoute la 46e réunion annuelle du Fonds africain de développement, qui est la branche confessionnelle du Groupe de la banque. Le conseil des gouverneurs fera l’évaluation des interventions de la banque au cours de l’année, en fonction des résolutions de l’assemblée annuelle de l’année dernière tenue à Malabo. Les réunions se tiennent alors que le monde continue de faire face à une crise de santé publique résultant de la pandémie de Covid-19. La Bad a estimé dans une étude que le continent africain pourrait perdre au moins 173,1 milliards de dollars de PIB en 2020 et 236,7 milliards de dollars en 2021 en raison des incidences économiques de la pandémie. Cette dernière a contraint plusieurs industries à fermer et a conduit à des pertes d’emplois chiffrées en millions.

La banque a apporté une réponse rapide pour soutenir ses pays membres régionaux et le secteur privé avec le lancement, le 8 avril, d’un mécanisme de réponse au Covid-19, d’un montant maximal de 10 milliards de dollars. Elle soutient d’ores et déjà la stratégie de relance économique de certains pays et de certaines sous-régions. Les gouverneurs vont se pencher sur les interventions de la Bad contre les impacts négatifs de la crise sanitaire actuelle.

Les gouverneurs vont également évaluer le processus d’augmentation du capital de la banque. Les actionnaires, réunis en assemblée extraordinaire le 31 octobre 2019 à Abidjan (Côte d’Ivoire), ont décidé d’une augmentation de 125% du capital. Soit, en valeur relative, un passage de 93 milliards à 208 milliards dollars US. C’est 115 milliards dollars US en plus. Les actionnaires devront ainsi faire le point sur leur participation.

Bonne santé
C’est une institution débarrassée des scandales qui arrive à son assemblée annuelle. Plus légère et plus sereine. La notoriété, la crédibilité et l’intégrité de son président ayant été boostées après deux mois d’embourbement dans un conflit géopolitique incompréhensible.

L’agence de notation financière S&P Global Ratings a confirmé le triple A de l’institution dans un communiqué du vendredi 19 juin 2020. Le maintien du triple A s’explique enfin, par un profil de risque et des niveaux de fonds propres qui sont très solides, tout autant que la capacité de la Bad à mobiliser facilement des ressources sur les marchés de capitaux. La perspective stable de l’institution multilatérale africaine repose sur l’engagement maintenu de ses actionnaires, qui continueront de payer leurs contributions au capital.

Aussi, ses créanciers potentiels maintiendront à son profit un traitement privilégié, lors de ses sorties sur le marché des capitaux. L’agence de notation indique: «Le 4 juin 2020, le bureau des conseils des gouverneurs de la Bad a examiné les récentes allégations contre le président Akinwumi Adesina. Le bureau a souscrit aux conclusions du comité d’éthique qui a exonéré le président de tout acte répréhensible, bien qu’il autorise un examen indépendant du rapport compte tenu des opinions divergentes des gouverneurs. Nous pensons que, conformément à nos attentes, cette question a été traitée de manière idoine par les voies institutionnelles appropriées».

Voie royale
C’est une voie royale pour Akinwumi Adesina, président sortant de la Bad et seul candidat déclaré à sa propre succession. Il jouit du soutien de l’Union africaine, de la Cedeao et des pays membres non régionaux à l’exception sans doute des États-Unis d’Amérique.

Bobo Ousmanou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *