Balance commerciale de la Cemac: la Centrafrique encore la tête dans l’eau, la Guinée Equatoriale quitte la zone rouge
217,9 milliards FCFA. C’est le montant total du déficit de la balance commerciale de la République Centrafricaine (RCA) projeté pour la fin de l’année 2022.
Il est plus grave qu’au moment du déclenchement de la pandémie du Covid-19 et il se creuse par rapport à l’exercice précédent. En 2020, les chiffres en la matière affichent un déficit de 213,9 milliards FCFA contre seulement 192,5 milliards FCFA en 2021. La Centrafrique est en outre le seul pays de la Cemac à se retrouver dans cette situation. La balance commerciale du Cameroun, la seule à être également déficitaire au cours des deux précédents exercices, est désormais excédentaire. La Banque centrale projette, dans son dernier Rapport de politique monétaire, un excédent de 242,3 milliards FCFA à fin décembre 2022.
À en croire la Beac, l’augmentation des exportations d’or et de bois, et la relative stabilité de la production de diamants brutes et taillés se révèlent insuffisantes pour compenser en volume et en valeur les importations de la RCA. Tout le contraire des performances affichées par les autres États de la Cemac. Lesquels présentent un rapport exportations-importations largement excédentaire. Du fait notamment des cours actuels des hydrocarbures (pétrole et gaz naturel). Alors que leurs productions respectives sont en baisse par rapport à l’exercice précédent. Les bénéfices se font d’ailleurs également ressentir au niveau des réserves de change. Même si sur ce point, la RCA est paradoxalement première de la classe.
Ses réserves chutent certes à 9,51 mois d’importations de biens et services contre 10,40 mois en 2021. Mais il s’agit de plus du double du niveau des avoirs en devises du Cameroun (4,72 mois) et de l’ensemble de la Cemac (3,92 mois). Les réserves des autres pays de la sous-région se situent respectivement pour le Tchad à 1,64 mois, pour le Gabon à 2,64 mois et pour le Congo Brazzaville à 1,48 mois d’importations de biens et services. L’autre bonne nouvelle est la Guinée Équatoriale, qui sort également de la zone rouge. Elle dispose désormais d’une marge non négligeable d’1,3 mois de réserve de changes.
Théodore Ayissi Ayissi