Autonomisation des femmes : progrès insuffisants en Afrique centrale et de l’ouest

Dans le cadre de la conférence sur «Les défis et opportunités pour l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale», le Groupe de la Banque mondiale a procédé, le 30 janvier dernier à Libreville, au lancement régional de son rapport.

Intitulé «Les femmes, l’entreprise et le droit 2020», ledit rapport, en réalité publié le 14 janvier dernier, couvre les deux dernières années et indique par ailleurs la manière dont les lois affectent l’émancipation des femmes dans le monde. C’est ainsi que sur un échantillon de 25 pays africains dans les deux sous-régions concernées, il en ressort que «contrairement aux hommes, les femmes n’ont environ que les trois quarts de leurs droits reconnus dans les domaines couverts par le rapport ; et que le score moyen en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest est de 66,7%, soit un score légèrement inférieur à la moyenne de la région de l’Afrique subsaharienne ? qui est de 69,9%».

Toutefois, selon Abdoulaye Seck, directeur des opérations à la Banque mondiale, «on note avec satisfaction que 7 économies de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale ont réformé leur lois pour parvenir à une plus grande égalité entre les sexes». C’est le cas du Gabon, du Burkina Faso, du Niger, du Mali et de la Côte d’Ivoire. Ces pays se sont dotés de lois pour protéger les femmes contre le harcèlement sexuel, les violences domestiques, la discrimination fondée sur le genre, ainsi que les restrictions s’appliquant à l’emploi des femmes dans le secteur de l’exploitation minière.

Le rapport du Groupe de la Banque mondiale est structuré en sept indices correspondant aux étapes de la vie professionnelle. C’est notamment à l’aune de ces critères que «la République démocratique du Congo et Sao Tomé-et-Principe sont classées parmi les 10 économies ayant affiché le plus de progrès à l’échelle mondiale cette année». À l’échelle africaine cependant, il faut également saluer le comportement du Cap Vert. Dans l’ensemble toutefois, et précisément dans les domaines de la mobilité (80%) et de la retraite (88%), les 25 pays africains sous observation ont donné satisfaction, puisqu’ils n’ont imposé aucune restriction juridique particulière. Dans six pays tout de même, parmi lesquels le Cameroun, «le processus d’obtention du passeport n’est pas égal». Mais ce sont au final la Mauritanie et la Guinée Bissau qui font figure de mauvais élèves avec respectivement 45,6% et 42,5%.

En saluant la présence à la conférence des premières dames Sylvia Bongo Ondimba du Gabon, Denise Tshisekedi de la RDC et Sika Kabore du Burkina-Faso, Abdoulaye Seck, directeur des opérations à la Banque mondiale, a rassuré quant à la disponibilité de son institution «à accompagner les pays dans la mise en œuvre des réformes pour assurer que la loi soit un outil qui habilite les femmes et non un outil qui les empêche d’atteindre leur plein potentiel».

Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

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