Pour tordre le coup aux inégalités genre au Cameroun, l’Organisation africaine de la Propriété intellectuelle (OAPI) et le Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP) va encadrer les femmes sur l’innovation sur période de deux ans.
Malgré les différentes actions entreprises jusqu’ici en sa faveur, la gent féminine reste vulnérable au Cameroun. À en croire les statistiques, 51,5 % de femmes vit sous le seuil de pauvreté, alors que, 4 femmes sur 5 sont en situation de sous-emploi. D’après les mêmes sources, une jeune femme sur 3, âgée de plus de 25 ans a le privilège de parvenir à un niveau d’éducation secondaire. Une situation qui étale au grand jour le degré de discrimination dont sont victimes ces jeunes femmes qui, on l’a souvent observé, font montre de beaucoup de créativité.
Objectifs
Pour résoudre cet épineux problème, le FNUAP, a, en collaboration avec l’organisation de la propriété intellectuelle, organisé une conférence débat. C’était le 22 février dernier sur le site de la Foire internationale des affaires de Yaoundé (PROMOTE). Les échanges ont porté sur l’»autonomisation économique des femmes par l’innovation et l’accès à la propriété intellectuelle». Objectif, réduire les inégalités de genre et accroitre l’autonomisation économique des femmes; Accroitre la contribution des femmes à l’innovation; Fournir aux femmes des outils de propriété intellectuelle pour produire et commercialiser des produits de qualité; Mettre en valeur le dynamisme de la femme africaine dans l’agrobusiness et rendre leurs entreprises plus compétitives.
Formations
Les inégalités sus évoquées sont la conséquence des conceptions rébarbatives et d’un accès inégal des femmes à l’éducation et à la formation. C’est la raison pour laquelle, le FNUAP et l’OAPI se sont engagés à y mettre un terme. En dehors de la sensibilisation, le duo va mener plusieurs actions de cette année à 2026. Ainsi, ils vont offrir aux jeunes femmes des formations à la créativité, à la propriété intellectuelle, au transfert de technologies, aux normes positives et à l’égalité du genre. Dans le même ordre, ils vont offrir des solutions innovantes pour la transformation et la commercialisation des produits. Ce n’est pas tout. Plus que jamais, l’OAPI et le FNUAP promeuvent la présence et la visibilité des femmes dans la production scientifique et technique. Ainsi, ces organismes valorisent savoirs et savoir-faire technologiques des jeunes femmes issues de l’enseignement supérieur en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM).
Pour atteindre l’objectif escompté, les cibles privilégiées sont les associations de femmes. Notamment celles des élèves ingénieures, celles des femmes productrices agropastorales et en agribusiness. À celle-ci, se greffent les structures de formation et d’encadrement à l’innovation et à l’entrepreneuriat de l’enseignement supérieur en STIM, a-t-on appris.
Joseph Julien Ondoua Owona