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Au chevet du Hamas ou d’Israël, les larmes des uns et des autres n’ont pas la même couleur

Exit la 6e édition du Forum de Paris sur la paix. Dans la capitale française, experts et acteurs de la gouvernance mondiale ont tenté de s’accorder sur des solutions collectives efficaces face aux défis du 21e siècle. Au sujet de la guerre entre Israël et la Palestine, le répertoire de questions n’a pas manqué d’interférer avec la complexité de l’affaire. Et de fait, de nombreuses prises de position sont restées en attente d’être décidées ou tranchées. Au vrai, le Forum de Paris sur la paix a montré que les situations ainsi que les répertoires de prises de position sont incompatibles et contradictoires. C’est le cas avec la solution à deux États, l’un israélien, l’autre palestinien. On a vite compris qu’au chevet du Hamas ou d’Israël, les larmes des uns et des autres n’ont pas la même couleur.

Depuis le blocage du processus d’Oslo, l’idée de réunir Palestiniens et Israéliens dans un seul et même État a été relancée. Selon ses partisans, l’option uni-étatique serait la seule à même de régler tous les aspects de la question palestinienne, y compris le problème des réfugiés. «Ce n’est pas parce que cette idée est vieille qu’elle est devenue caduque». Par ces mots prononcés en Égypte fin octobre dernier, au lendemain d’une visite en Israël puis en Cisjordanie, Emmanuel Macron a réaffirmé la position de la France, favorable à une relance du processus de paix en Israël et en Palestine. Avec, en ligne de mire, la mise en place de deux États indépendants, souverains et sécurisés.

Les partisans de la solution à deux États sont nombreux: plus de 130 des 193 membres des Nations unies reconnaissent d’ailleurs déjà la Palestine comme telle. Les États-Unis, quelques pays européens et la plupart des pays du Golfe partagent cette vision.
Les opposants à cette idée ne sont quant à eux pas si nombreux. Mais ils sont tout de même influents. On trouve d’un côté la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir en Israël. De l’autre, l’Iran, dont le régime a un agenda idéologique anti-israélien, anti-juif et anti-occidental.
À quoi ressembleraient les deux États? Tout dépendra évidemment des conditions de négociations, disent des experts. Mais, comme le rappelle David Khalfa, co-directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, les discussions les plus avancées sur le sujet ont eu lieu dans les années 2000. Il était alors question de s’appuyer sur les frontières de 1967, avec la formule dite de «la Terre contre la paix», qui consiste en une démilitarisation du futur État palestinien, qui s’étendrait sur la bande de Gaza et la Cisjordanie. Avec, en parallèle, le maintien des blocs d’implantations israéliens jouxtant la ligne verte (la démarcation) en Cisjordanie en échange d’une rétrocession d’une partie du territoire israélien.
Quels sont les freins? Dans la situation actuelle, ils sont nombreux. À partir d’une chronologie fouillée des récents événements sanglants et d’une étude critique des discours médiatiques qui les ont accompagnés, on peut supposer que c’est lorsque les principaux freins (la présence du Hamas, l’absence d’une gouvernance unique pour les territoires palestiniens et un gouvernement israélien opposé à l’idée d’un État palestinien) auront été levés que de réelles discussions seront possibles.
Mais, tout cela devrait nous amener à ouvrir les yeux et à regarder en face un problème qui ne se réduit pas, loin s’en faut, à une réaction passionnelle au conflit israélo-palestinien. Car, à la base, il y a toute une éducation à la paix à faire en Israël et en Palestine. Seul le long terme permet d’en rendre compte.

Jean-René Meva’a Amougou

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