L’Union européenne (UE) et la Banque européenne d’investissement (BEI) dessinent les contours
de relance de la filière de l’or blanc.
Trouver un langage commun face aux défis auxquels est confronté le secteur du coton au Cameroun, tel est le socle de la 3e édition d’échanges des experts sur ladite filière tenue le 8 mai 2019 à Yaoundé. Inscrit dans le cadre de la Journée de l’Europe, l’exercice se décline en un élan pour enclencher de nouvelles dynamiques. C’est la raison du déploiement de deux partenaires au développement du Cameroun (UE, BEI et CAON-FED). À leurs côtés, les partenaires techniques et financiers, les banques locales, les acteurs du secteur (association des producteurs, Sodecoton, Cicam…) et le gouvernement camerounais. Tous sont venus pour traiter un thème central : «Vers une stratégie intégrée de l’appui au secteur cotonnier camerounais».
Au travers de discussions ouvertes, les participants se sont essentiellement penchés sur la question des ressources financières d’une part, et la mise en œuvre d’un plan d’action, sur la base du principe de la participation nationale et d’une coordination efficace avec l’UE et la BEI d’autre part. Ces deux institutions ont déclaré avoir identifié les moyens d’intervention. «Avec une approche intégrée, cela doit permettre d’apporter des réponses qui soient les plus proches possible des besoins des populations et des stratégies de lutte contre la pauvreté élaborées par l’État camerounais », a expliqué Hans-PeterSchadek, l’ambassadeur-chef de délégation de l’UE au Cameroun.
«Nous sommes déterminés, à partir de la restitution des études qui ont été menées, à faire avancer cette filière», a ajouté Andrea Pinna, le chef de bureau de la BEI pour l’Afrique centrale»
Pour y parvenir, il a été entendu que, comptant sur ses ressources propres, la BEI va continuer de gérer la facilité d’investissement de la Sodecoton (Société de développement du coton), financée au titre du FED. De son côté, entre 2020 et 2021, l’UE appuiera les organisations de producteurs, les investissements dans les infrastructures, la facilitation de l’accès aux intrants. Elle apportera aussi son soutien à la recherche et au développement (lutte intégrée, expérimentation de nouvelles biotechnologies), et à l’appui aux réformes.
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Un tel intérêt s’explique. Selon Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) « le secteur du coton revêt une importance particulière pour le Cameroun et notamment pour ses zones septentrionales, caractérisées par des taux de pauvreté élevés, et souffrant des instabilités sécuritaires. La zone cotonnière camerounaise couvre 85 000 km2 et compte environ 200 000 producteurs, pour une production aux alentours de 250 000 tonnes par an. Plus de deux millions de personnes au Cameroun dépendent d’une manière ou d’une autre de la chaîne de valeur du coton. Le secteur pèse 2,5% du PIB et 5% du PIB agricole. Il représente 4% des exportations nationales et 15% de celles de produits agricoles. Son impact fiscal se situe entre 30 et 40 milliards de FCFA par an ».
Jean-René Meva’aAmougou