À travers cette technologie innovante, cette organisation entend fournir de l’eau en quantité suffisante aux populations pendant et après les catastrophes.
Pendant longtemps, l’accès à l’eau par le réseau via un opérateur public unique représentait la seule norme valide. Or, face aux défis financiers et démographiques auxquelles elles font face, les petites communes mettent en avant la commercialisation du service et l’ouverture à de nouveaux acteurs. C’est dans cette logique que s’inscrit le déploiement d’Interwar à Soa. Dans cette banlieue de Yaoundé, une station pilote d’ultrafiltration des eaux (fruit de plus d’un an de collaboration entre la commune locale, l’organisation non gouvernementale Ciel bleu et la coopération Germano-camerounaise) a été inaugurée le 1er novembre dernier.
Rétrocédé aux responsables du Centre de santé de Soa, l’ouvrage permettra aux populations de bénéficier de 4000 ml d’une eau. «Ce qui leur permettra surtout de préserver leur santé et d’améliorer leurs conditions de vie», assure Emmanuel Youmbi, enseignant à l’université de Yaoundé I. Selon l’universitaire, le projet est un programme pluridisciplinaire qui répond véritablement «aux défis du développement durable à travers la sécurité alimentaire, la santé et l’assainissement». Dans la même veine, le Coordonnateur du projet Interwar Manuel Krauss avec les partenaires au développement, la réalisation du projet s’inscrit dans le souci d’améliorer durablement l’approvisionnement en eau potable. Selon le coordonnateur, le projet devrait en principe produire de l’eau potable durant toute l’année, en saison de pluies et en saison sèche.
En dehors de Soa, Yaoundé V et Douala V ont aussi bénéficié d’un projet de même nature. «La clé du succès est le soutien actif de l’administration locale et de la population civile, ainsi que la collaboration avec les Ong camerounaises. En particulier la partie technique du concept comme la réalisation de simulations informatiques pour l’identification de sites résistants aux inondations», se réjouit Manuel Krauss coordonnateur du projet Interwar. Et d’ajouter: «si les conditions locales le permettent, d’autres méthodes de traitement de l’eau sont également envisageables, comme par exemple une combinaison de filtres à sable et de filtre à charbon actif. Il est important que le site choisi soit accessible en toute sécurité. Par exemple en cas d’inondation ou en cas de sécheresse extrême».
Financé par le ministère allemand de l’Éducation et de la Recherche, le concept Interwar s’engage dans la protection contre les catastrophes. Dans la perspective «d’une part d’informer sur les effets négatifs potentiels des évènements climatiques extrêmes, et d’autre part, d’indiquer les premières possibilités d’action en cas d’urgence», souligne Manuel Krauss. Le projet ne peut toutefois être qu’un exemple. Le Cameroun est un pays trop grand et trop diversifié pour cela. «Nous espérons pouvoir inciter à l’imitation et contribuer ainsi à améliorer la capacité de résilience de l’ensemble de la population camerounaise contre les effets négatifs du changement climatique», conclut Manuel Krauss coordonnateur du projet Interwar.
Olivier Mbessite