La saison des pluies en rajoute aux craintes des populations de la capitale économique du Cameroun.
Des tas d’immondices à tous les coins de rue de la capitale économique et des odeurs nauséabondes qui se répandent. Douala étouffe en ces temps de pluies. C’est le constat fait depuis quelques jours par les populations contraintes de cohabiter avec les ordures ménagères. «La poubelle a déjà plus de trois semaines ici. Et au fur et à mesure que les jours passent, la quantité augmente. C’est invivable dans ce lieu avec les odeurs qui montent tout le temps. En ces temps de pluie, lorsqu’il pleut, l’eau lave la saleté et la ramène partout. Et c’est très dangereux pour notre santé et notre environnement», se plaint une riveraine.
Une situation qui n’épargne aucun quartier. Le long de la route, les déchets qui jonchent la chaussée obstruent le passage. Automobilistes et piétons se discutent les espaces restants. «Déjà plus d’un mois que Hysacam n’est pas passé. Je ne sais pas pourquoi. Lorsque nous les voyons passer, nous les interpellons. Et ils nous répondent qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de travailler», explique une riveraine. D’après une source proche, la durée de ces tas d’immondices s’explique par le fait que la décharge est déjà pleine. D’où la question du recyclage.
Conséquences
Des jours s’enchaînent, les peines des populations se multiplient, ouvrant la voie à des conséquences énormes sur la santé et l’environnement. C’est ainsi que «les ordures pourrissent. La pluie vient mettre tous les microbes en musique et les dispersent vers les enfants qui jouent et parfois nagent dans ces eaux. Les eaux souillées et infectées entrent dans les puits, rivières et imbibent les plantes de nos jardins, ainsi que les fruits vendus à même le sol et voilà le cycle des épidémies et autres maladies propagées par l’eau sale», explique Pierre Chekem, environnementaliste. Voilà pourquoi, «depuis qu’il y a la présence de ces tas d’immondices, les deux papayers qui au départ avaient une bonne croissance, ont arrêté de grandir. Conséquence, les feuilles meurent», constate une riveraine.
Les populations sont inquiètes d’autant plus que le choléra rôde toujours. La Communauté urbaine de Douala vient de prendre le taureau par les cornes, en mettant en place une Régie dédiée au ramassage des ordures dans la ville. Ses résultats vivement attendus.
Diane Kenfack