L’art musical reste sans aucun doute le lien le plus fort entre les ressortissants des deux nations.
Le talent de Frédéric Désiré Patrice Ehui, a.k.a Meiway a conquis la scène musicale camerounaise. L’homme a su arracher sa notoriété et hisser haut sa cote de popularité par ses titres «Zoblazo» (1991), «Godeba» (1997), «Dj Tassouman» (2004), «Vis-à-vis» ou encore «Miss Lolo» (2001) et «Voilà string». Loin des rivalités entre les communautés ivoiriennes et camerounaises, l’artiste a su mettre le pays à ses pieds. Chacune de ses sorties sur scène a fait courir des foules. Et des générations d’enfants ont encore en tête les sonorités de ce natif de Grand Bassam. L’amour entre lui et le peuple camerounais n’est pas resté à sens unique. Meiway retourne la pareille aux travers de son titre «Tu dis que quoi» tourné en terre camerounaise. Il en avait déjà été pareil avec son clip «Bami power».
Coupé-Décalé
Le coupé-décalé s’est imposé au Cameroun en 2003 sous la bannière de l’artiste Doug Saga, de regrettée mémoire. L’influence de Stéphane Hamidou Doukouré, s’est par ailleurs fait ressentir au niveau de l’argot camerounais. Lequel s’est alors enrichi des concepts «sagacité», «boucan», «jet-set», «farotage», «travaillement». Le rythme obtenu sur la base d’une association de zouglou, de rap et de ndombolo bouscule la tendance musicale camerounaise alors portée sur le makossa.
D’autres artistes ivoiriens ont su transcender les clivages culturels pour s’imposer au Cameroun. On compte dans le lot des noms comme dj Rodrigue, dj Bonano, dj Jacob, dj Lewis, dj serpent noir et Boulevard dj. Mais l’une des figures de proue dans la fondation d’une intégration Cameroun-Côte d’Ivoire est incontestablement le groupe Magic System. Lequel s’est souvent donné à voir au travers de multiples actions sociales en faveur des prisonniers au Cameroun. Le quatuor a de fait été primé à Yaoundé en 2021, à l’occasion de la 13e édition des Canal d’or.
Louise Nsana