Allocations familiales : Le début de la fin du calvaire ?

«Dans les prochaines semaines», répond Grégoire Owona, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss).

Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo Akame, DG de la CNPS

Il était écrit, dès le départ, que revaloriser les allocations familiales serait compliqué. Mais personne n’aurait pu imaginer que la mise en œuvre de cette promesse présidentielle serait si laborieuse… Près de 5 ans après son adoption en 2016 sur instruction présidentielle, le gouvernement se retrouve empêtré dans une crise sanitaire, économique et sociale qui complexifie son application. Mais voulant défendre un bilan étoffé à la fin du quinquennat, Grégoire Owona a laissé entendre que cet élément central de la politique de sécurité sociale n’est pas mis au rebut. Orateur principal d’un livechat organisé par CRTV-Web le 1er mai 2021, le Mintss s’est contenté de relativiser la situation. À en croire Grégoire Owona, «rien ne coince ; nous sommes là dans les turpitudes de notre administration ; les choses ne se sont pas encore mises en place parce qu’il y a des arrêtés et des décrets et tout…».

«Totem»
Face aux journalistes, le Mintss a adopté la même posture au sujet des procédures trop longues. Il a répondu pour dire sa confiance sur l’accélération du dossier au niveau des différentes administrations impliquées. Pour le membre du gouvernement, moduler les allocations familiales pourrait être effectif «dans les prochaines semaines». En clair, il faut encore attendre un peu.

En décembre 2020, la Fondation camerounaise des consommateurs par la voix d’Alphonse Ayissi Abena, son président exécutif avait assimilé la longue attente à un «refus de faire avancer les choses». «Aujourd’hui encore, l’impact socioéconomique de la pandémie de la Covid-19 sur les ménages continue à se faire ressentir avec acuité et la mesure présidentielle de revalorisation du montant des allocations familiales et d’autres prestations familiales est tombée aux oubliettes», regrettait Alphonse Ayissi Abena devant la presse.

Au cours d’une sortie dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune le 9 mai 2020, le directeur général de la (CNPS), Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, révélait que «s’agissant des allocations familiales, elles passent de 2800 FCFA à 4500 FCFA par enfant à charge et par mois, soit une hausse de 60,7%, cette mesure concerne tous les allocataires». En d’autres termes, expliquait-il, les travailleurs immatriculés et télé déclarés ainsi que les retraités qui ont des enfants mineurs à charge et affiliés à la CNPS. L’application de cette mesure «coûtera plus de 5 milliards FCFA, sous réserve de l’augmentation probable des effectifs d’enfants», avait-il annoncé.

Jean-René Meva’a Amougou

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