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All Anglophone Conference: Here we are !

Face aux enjeux stratégiques, sécuritaires et symboliques de l’événement, les autorités se font une idée claire des axes du conclave porté par Mgr Christian Tumi et compagnies.

Christian cardinal Tumi, pour le retour de la paix en zone anglophone

Au ministère de l’Administration territoriale (Minat) où sa silhouette apparaît en cet après-midi du 15 novembre 2018, Bernard Okalia Bilaï ne dit aucun mot sur sa présence à Yaoundé. Bien servi par l’octroi d’une cinquantaine de véhicules aux autorités administratives du pays, le gouverneur de la région du Sud-ouest distille plutôt une ode à la gloire de Paul Biya. À l’orée d’un long descriptif du geste présidentiel, Paul Atanga Nji indique, dans un format resserré, que l’administrateur civil est dans la capitale «pour une réunion».

«All Anglophone Conference»
Si l’on peut tirer un trait sur sa forme, le fond de ce propos que sert le Minat à la presse dessine un fait inhabituel. Évitant de s’affranchir totalement de l’obligation de réserve, une source dans l’entourage protocolaire de Bernard Okalia Bilaï permet de picorer quelques miettes d’informations. «Il y a cette affaire de la conférence», souffle vaguement cette source à une poignée de journalistes.

À l’interprétation, il s’agit bien de la Conférence générale anglophone, la «All Anglophone Conference», une initiative scandée par quatre religieux camerounais (le cardinal Tumi, l’imam de la mosquée centrale de Bamenda, l’imam de la mosquée centrale de Buéa et le rapporteur de l’Assemblée presbytérienne du Cameroun) en vue de trouver une solution durable à la crise sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du pays. Avec sa hiérarchie, Bernard Okalia Bilaï est venu faire le point, eu égard aux enjeux stratégiques, sécuritaires et symboliques de cet événement étalé sur deux jours (21 et 22 novembre 2018), selon le programme décliné par le comité d’organisation. Même si la tenue de cet événement n’a pas encore été formellement validée par les autorités de Yaoundé, il reste qu’un programme global d’actions à mener à court, moyen et long termes a été discuté.

Sur ce point, il y a lieu de croire qu’un point d’honneur est mis sur le profil des invités. Sur la foi des déclarations du cardinal Christian Tumi, sur le site internet de Radio France internationale (RFI) le 4 août 2018, il s’agit de tous «les anglophones, de toutes les tendances, unionistes, fédéralistes et séparatistes». Le prélat a même élargi cette « fourchette » le 14 novembre dernier au cours d’une conférence de presse à Douala. De lui, l’on a appris que «la conférence générale des anglophones réunira toutes les personnes désireuses de participer à ces assises, à la seule condition que celles-ci aient des ancêtres issues du Nord-ouest et du Sud-ouest, ou même que leurs familles s’y soient installées avant 1961».

Il est également autorisé de croire que des craintes ont été évoquées au cours de la «réunion» regroupant le Minat et le gouverneur du Sud-ouest. Ces craintes se situeraient autour des effets à court terme de la «All Anglophone Conference». Les séparatistes ayant déjà formulé des menaces de mort à l’endroit de l’un des architectes des rouages de l’événement, le Dr Simon Munzu. Comme celle de beaucoup d’autres citoyens, la position fédéraliste de l’ancien secrétaire général adjoint des Nations unies en tant que solution à la crise anglophone a été vivement critiquée par une section de militants prônant la sécession.

Parmi les craintes, il y aurait aussi celle liée au lieu de la conférence. On se souvient qu’en fin juillet dernier, Patrick Ekema avait appelé le gouvernement à interdire les assises. Le maire de Buea serait-il revenu à de meilleurs sentiments ? Rien ne filtre. Toutefois, selon un agenda ficelé par le cardinal Christian Tumi le 14 novembre 2018 à Douala, les conclusions de Buea seront soumises aux autorités de Yaoundé.

Jean-René Meva’a Amougou

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