ACTUALITÉINTÉGRATION NATIONALE

Afrique centrale: les quarts pour l’Histoire

L’Afrique centrale a certes consenti, la mort dans l’âme, à perdre un de ses plénipotentiaires dans le duel fratricide qui a opposé le Cameroun à la République Démocratique du Congo (RDC) ce samedi 30 janvier 2021 au Stade de Japoma.

Stade de Japoma

Mais cela ne change rien au fait que la participation de la sous-région à l’édition 2021 du Championnat d’Afrique des nations est à inscrire en lettres d’or dans les annales de la compétition. Avec quatre pays, sur les quatre engagés dans la compétition, parvenus au stade des quarts de finale, la sous-région a en effet réussi l’exploit d’être la partie du continent ayant dans la phase à élimination directe du CHAN, le plus grand nombre de représentants.

Et Pour venir à bout d’adversaires aussi ambitieux que le Niger, le Zimbabwe, le Burkina Faso l’Ouganda ou encore la Libye, Le Rwanda, 2e du groupe C, la République Démocratique du Congo et le Congo Brazzaville, respectivement 1er et 2e du groupe B, et le Cameroun, pays organisateur et 2e du groupe A, ont dû faire preuve de courage, de talent, et de détermination. Ce faisant, ces quatre pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont présenté à l’Afrique et au reste du monde un visage conquérant, en même temps qu’ils ont permis de mettre en valeur le riche potentiel dont regorge le football local sous-régional.

Elles sont en effet nombreuses les étoiles de l’Afrique centrale qui ont brillé très fort pendant la phase de poules de la 6e édition du CHAN et qui ont, de ce fait, illuminé le ciel du football local continental. Ce sont les Ashu Kerido (Cameroun), Jacques Tiyusenge (Rwanda), Hardy Binguila (Congo), Loïc Martin Ako Assomo (Cameroun) et autres Kadima Kabangu et Chico Ushindi (RDC). Mais c’est aussi Pierre François Aurélien Etame Ngombe Matanda (Cameroun), Mick Osseté (Congo), Fitina Omborenga (Rwanda), Salomon Banga Bindjeme (Cameroun) ou encore Henock Baka inonga (RDC)… Tous ont contribué de façon décisive à la qualification de leurs pays respectifs, mais ont surtout rempli d’orgueil et de fierté les ressortissants d’une sous-région dont l’emprise et l’hégémonie sur la compétition ne cessent de se consolider au fil des éditions.

Théodore Ayissi Ayissi

Martin Loïc Ako Assomo: le patron de l’entrejeu camerounais

Le jeune milieu offensif de 21 ans ne cesse d’accumuler les lauriers depuis le début du CHAN et a été un des grands artisans de la victoire des Lions sur les Léopards le 30 janvier dernier à Japoma.

 

 Dans la victoire épique que les Lions A’ ont enregistrée le 30 janvier dernier à Japoma contre les doubles champions d’Afrique congolais (RDC), le milieu offensif gauche Martin Loïc Ako Assomo a été pour beaucoup. Incisif et vif, puissant et plein d’allant, «Diego» comme l’appellent ses fans a été sur tous les bons coups de l’équipe A’ du Cameroun, permettant au passage de relever une montée en puissance du groupe de Martin Ndtoungou Mpilé. Pendant 90 minutes, le dossard 18 des Lions A’ a mis à profit son mètre 75 pour 74kg, en faisant montre de technicité, de détermination et même d’audace, et en portant constamment le danger dans la surface de réparation des Léopards de la RD congo. Et c’est tout naturellement, depuis le match Cameroun-Zimbabwe le 16 janvier dernier, qu’il a été désigné pour la seconde fois homme du match. Une deuxième consécration qui le place désormais en bonne posture pour recevoir le titre de meilleur joueur de la compétition.

Mais pour ces fans comme pour ceux qui l’observent depuis un certain temps, les performances de Loïc Ako Assomo ne sont pas une surprise et s’inscrivent plutôt dans le registre de la confirmation de tout le bien qu’ils pensaient déjà de lui. S’exprimant par exemple sur les qualités des Lions A’ alors encore en rodage à Mbankomo, l’analyse sportif, Emmanuel Mbang Kollo, n’avait pu s’empêcher de relever l’immense potentiel de «Diego», qu’il ne voyait pas faire autrement qu’être «le leader technique de notre équipe». Et leader, l’actuel sociétaire de As Fortuna de Yaoundé l’est depuis le début de la compétition. A seulement 21 ans, il est passé au sein de la cuvée 2021 de Martin Ndtoungou Mpilé du statut de figurant, à celui de titulaire incontesté, avant finalement de s’imposer comme le patron de l’entrejeu camerounais. C’est à ce titre d’ailleurs que samedi dernier contre la RD Congo, le milieu offensif gauche a été parmi les premiers Lions A’ a sonné la révolte et à ouvrir la chasse aux Léopards.

Toutefois, et malgré toutes les qualités visibles et intrinsèques qu’on lui connait et que les fans du ballon rond ont déjà pu apprécier jusqu’ici, Martin Loïc Ako Assomo pèche encore par son manque de réalisme. En témoigne son compteur de buts encore bloqué à zéro, en dépit des nombreuses occasions qu’il sait se créer. Rien d’inquiétant cependant au vu du potentiel et de la marge de progression de ce jeune talent qui fait déjà la fierté du Cameroun, de la sous-région et de l’Afrique.

TAA

Aurélien Etame Ngombe Matanda, le «gladiateur» !

Pour les supporters des Lions A’ nostalgiques d’une certaine époque et surtout d’un certain «capitaine courage», Pierre François Aurélien Etame Ngombe Matanda est tout désigné pour être le successeur de Rigobert Song Bahanag. Et cela ne tient pas qu’au dossard 4 que l’actuel sociétaire de Coton sport de Garoua arbore depuis le début du CHAN au sein de l’équipe nationale locale. Non, le défenseur central de 26 ans retenu par Martin Ntoungou Mpilé pour protéger les arrières de la sélection fait bien mieux que cela. Puisque le champion du Cameroun 2017 avec Eding sport de la Lékié assure non seulement par son charisme, sa présence physique, sa rage, son engagement, la précision de ses interventions, mais également par son leadership et sa crinière au vent. Tout ce qu’il faut en tout cas pour rappeler l’ancien capitaine des Lions Indomptables et qui lui a valu le surnom de «Gladiator». Son expérience et son efficacité dans tous les clubs où il a évolué, parmi lesquels Bamboutos Fc de Mbouda, lui ont déjà valu d’être remarqué et apprécié par tous les coaches, y compris le sélectionneur des Lions A’ qui en a fait la pièce maitresse de son dispositif défensif. Ses nombreuses interventions énergiques mais chirurgicales, ont en effet permis à la défense des Lions A’ d’être considérée comme un bastion quasi imprenable.

 

Hardy Alain Binguila, le maître à penser congolais

Si le Congo (Brazzaville), pourtant mal en point dans le groupe B, a réussi à prendre le meilleur sur la Libye lors de la dernière journée de la phase de poules, c’est en grande partie grâce à son jeune prodige, Hardy Alain Samarange Binguila. A seulement 24 ans, ce milieu de terrain central s’est déjà imposé comme le seul dépositaire du jeu des Diables Rouges A’ et une véritable courroie de transmission. Le joueur des Diables noirs de Brazzaville, vainqueur de la Coupe du Congo en 2018, brille en effet sur le terrain aussi bien par sa combativité, la précision de ses passes que par sa bonne lecture du jeu. Il faut dire que ce fils de Pointe-Noire a déjà une certaine expérience des compétitions avec à son actif 13 sélections internationales et plusieurs convocations chez les U17, U20 et U23. Et dans le cadre du CHAN, le dossard 8 de la sélection locale congolaise ne lâche rien et sait se mettre au service de ses coéquipiers. C’est donc sans surprise qu’il a tapé dans l’œil des experts de la Caf qui ont décidé de récompenser son entregent et son leadership, en faisant de lui l’homme du match Congo-Libye, et par la même occasion, l’une des étoiles de la 6e édition du CHAN. Nul doute alors qu’avec cette performance, sa valeur marchande déjà évaluée à 50 mille euros, prendra du volume.

 

Fitina Omborenga, la perle rwandaise

À voir avec quelle aisance le rwandais de 1 mètre 85 se déploie sur le côté de droit du camp adverse, on a du mal à réaliser tout de suite que Fitina Omborenga n’est qu’un arrière-droit. Certes, le football moderne le conçoit assez bien et il est de plus en plus commun, voire exiger des latéraux, qu’ils soient capables de se projeter vers l’avant. Mais dans ce cas, il faut alors reconnaitre qu’avec ce fils de Kigali de bientôt 25 ans, la sélection locale rwandaise est vernie. Puisque le dossard 13 des Amavubi (Guêpes) A’ allie parfaitement puissance, vivacité et technique, se fondant dans les plans de jeu du coach et brillant par une redoutable efficacité aussi bien dans les phases offensives que dans celles défensives. L’expérience de ces passages dans des clubs slovaques aidant, l’actuel joueur de l’APR Kigali, ne ménage jamais sa peine jusqu’au coup de sifflet final. C’est d’ailleurs sur cette expérience et ces différents atouts qu’il a misés lors du match Rwanda-Ouganda, ce qui lui a valu d’être désigné homme du match.

 

Henock Baka Inonga, le dernier rempart de la RDC

Il n’était pourtant pas pressenti pour être titularisé pendant le Championnat d’Afrique des nations, mais Henock Baka Inonga a su saisir sa chance. Depuis qu’il a été désigné homme du match RDC-Congo Brazzaville, l’actuel défenseur central du Daring Club Motema Pemba (DCMP) en RDC, affiche une certaine constance et surtout une solidité défensive impressionnante. Du propre aveu de ce gaucher de 27 ans, les positions un peu plus avancées comme celles de milieu offensif ne l’effraient pas pour autant. Avec son mètre 80, «Raphaël Varane de la RD Congo» comme on le surnomme est en effet aussi à l’aise physiquement que techniquement. Son toucher de balle et sa précision font du reste partie des nombreuses qualités qui l’ont fait remarquer de son coach Florent Ibengé et qui lui ont permis de briller à la face du monde.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *