Afrique centrale : favoriser l’interconnexion régionale des réseaux électriques

La Banque mondiale apporte 385 millions de dollars pour accroître l’accès à l’énergie et permettre des échanges d’électricité entre le Cameroun et le Tchad

 

Washington, 16 juin 2020 – Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement de 385 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA)* en faveur de la promotion de l’interconnexion électrique régionale et du renforcement de l’approvisionnement en énergie électrique du Cameroun et du Tchad.   

 Le Projet d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad vise à relier les réseaux électriques du sud et du nord du Cameroun, permettre les échanges d’électricité entre le Cameroun et le Tchad et accroître l’accès à l’électricité à N’Djaména, la capitale du Tchad.

 Les services d’approvisionnement en énergie du Tchad comptent parmi les moins développés du monde, tandis que le Cameroun souffre toujours de fortes disparités à cet égard entre les régions du Sud et du Nord. Le manque d’accès à l’électricité et de fiabilité de l’alimentation, ainsi que le coût élevé de l’approvisionnement ont de multiples répercussions sur la diversification et la croissance économique des deux pays.

Les collectivités ont du mal à faire fonctionner les entreprises et à générer des revenus, ce qui entrave les efforts déployés pour réduire la pauvreté. De plus, l’accès inégal à l’énergie électrique empêche les deux pays de réaliser pleinement le potentiel associé à leur capital humain, et les rend plus vulnérables aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles et aux pandémies.

 L’opération approuvée aujourd’hui est considérée par les deux pays comme un projet prioritaire qui leur permettra de relever les principaux défis auxquels sont confrontés leurs secteurs énergétiques respectifs. Elle assurera le financement de la première structure d’interconnexion haute tension d’Afrique centrale, mettant ainsi les sources d’énergie électrique propre du sud du Cameroun à la portée du nord du pays et du Tchad, et assurant ainsi à des millions d’habitants de ces deux pays un accès à une électricité fiable et abordable.

Le projet permettra également de renforcer le réseau électrique tchadien et d’élargir l’accès à l’électricité à N’Djaména et dans ses environs. Premier réseau interconnecté du Tchad, il favorisera le développement futur de son potentiel d’énergie solaire, et financera par ailleurs un programme d’amélioration de la performance opérationnelle et commerciale de la Société nationale d’électricité.

 « Le renforcement de l’interconnexion électrique régionale est particulièrement important pour la croissance, la création d’emplois et la transformation économique, explique Deborah Wetzel, directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque mondiale. Le nouveau projet va démontrer clairement les avantages économiques de l’intégration régionale, mais il jouera aussi un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès à l’électricité pour des populations qui comptent parmi les plus pauvres du continent, contribuant ainsi à réduire les inégalités. »

 Le projet permettra la mise en place du premier réseau de transport d’énergie électrique régional d’Afrique centrale. Ses retombées se feront sentir bien au-delà des frontières du Cameroun et du Tchad puisqu’il constituera un modèle et une source d’encouragement pour d’autres pays qui pourraient tirer profit du commerce de l’électricité, et conduira à terme à l’établissement d’un consensus en faveur de l’intégration régionale des réseaux d’énergie électrique. 

 Le projet contribue par ailleurs aux efforts déployés par l’Alliance Sahel pour accélérer le développement et s’attaquer aux causes de fragilité dans la région du lac Tchad. Tout en soutenant les stratégies nationales de développement du Cameroun et du Tchad, qui mettent toutes deux l’accent sur le rôle important de l’accès à l’électricité dans l’amélioration des conditions de vie des habitants, il s’inscrit dans le droit fil de la stratégie d’appui à l’intégration et à la coopération régionales poursuivie par le Groupe de la Banque mondiale et qui vise notamment à établir les bases de la mise en place de pools énergétiques, qui reposent avant tout sur des systèmes d’interconnexion transfrontaliers.

 *L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits à taux d’intérêt faible ou nul aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principales sources d’aide pour les 1,5 milliard de personnes qui vivent dans les 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Le volume annuel de ses engagements a représenté en moyenne 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.

  Contacts:

À Washington:  Aby K. Toure, (202) 473-8 302, akonate@worldbank.org

Au Cameroun:   Odilia Hebgaohebga@worldbank.org

Au Tchad: Edmond Badge Dingamhoudouedingamhoudou@worldbank.org

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