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En Afrique centrale : 53 milliards FCFA pour protéger la biodiversité

Esprit de Rio

La première session du comité de suivi national du Programme d’appui pour la préservation de la biodiversité des écosystèmes fragiles en Afrique centrale (Ecofac 6) pour le Cameroun s’est tenue à Yaoundé les 13 et 14 février 2020. Elle rentre dans le nouveau système de gestion du projet aux niveaux local et national dans les sept pays concernés (Cameroun, Congo, Gabon, République centrafricaine, République Démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe et Tchad).

Inscrite dans le cadre du Programme de l’économie des aires protégées, la rencontre a donné le privilège aux parties prenantes de prendre conscience du rôle qui est le leur dans l’implémentation du projet Ecofac dans le pays. L’on a vu les participants travailler à identifier les zones et des mécanismes clés sur lesquels les pouvoirs publics devront porter tous leurs efforts afin d’éviter une chute considérable, bien que difficilement mesurable, de la biodiversité nationale à plus ou moins brève échéance.
Initié en 2010 à la suite de la Conférence de Rio sur la diversité biologique, le programme Ecofac a été approuvé par les chefs d’État, le 25 mai 2015 à N’Djamena, lors de leur sixième conférence.

Tel que conçu, il va permettre de préserver l’écosystème de la région, en vue de lutter contre les changements climatiques dans le monde. La première phase du programme Ecofac 1 a été lancée en 1992. L’UE a investi plusieurs millions d’euros dans la région, à travers les 5 premières phases de ce programme phare visant la protection du second poumon vert de la planète après l’Amazonie. Il s’agit d’un programme d’intégration sous-régional signé entre les États d’Afrique centrale, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et l’Union européenne, dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED, 2014-2020). Le projet englobe le Réseau des institutions de formation forestière et environnementale de l’Afrique centrale (RIFFEAC) et les populations de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Il s’étend jusqu’en 2023.

 

L’appui financier vient des caisses de l’Union européenne (UE) dans le cadre de la mise en place de la 6e phase du Programme régional d’appui pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles en Afrique centrale (Ecofac 6).

Les participants au premier comité national de suivi du programme Ecofac

C’est connu depuis décembre 2019. 80,5 millions de dollars (soit 53 milliards FCFA) vont être injectés en guise de soutien à la mise en œuvre de Ecofac IV. Selon l’UE, l’argent est orienté vers 2 volets du programme. D’une part, il y a la préservation de la biodiversité, avec l’appui de 12 aires protégées répertoriées dans les sept pays ciblés par le programme: le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), le Congo, la République démocratique du Congo (RDC), le Gabon, le Tchad et Sao Tomé-et-Principe.

D’autre part, il est question d’appuyer l’Observatoire des forêts d’Afrique centrale (Ofac), un organe de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), notamment concernant sa publication intitulée État des forêts.
L’autre partie du financement d’Ecofac 6 est destinée à soutenir des projets de résilience au changement climatique en soutenant un développement économique qui prend en compte les questions environnementales. Depuis 1992, l’UE a investi plus de 137 millions d’euros pour les cinq premières phases d’Ecofac.

Au Cameroun, le financement ira à la protection de la réserve du Dja (située dans le sud-est du pays et inscrite par l’Unesco sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité) et au Parc national du Faro, situé dans la région septentrionale du pays. L’UE appuiera également le ministère camerounais des Forêts et de la Faune dans la lutte contre le braconnage et le commerce illicite d’ivoire.

Comités nationaux
Au cours des cinq premières phases, les experts ont établi une rupture totale entre les différentes parties impliquées dans le programme au niveau national. Il s’agit entre autres des ministères et des opérateurs. Et pour une meilleure implémentation du projet Ecofac phase 6, la CEEAC, maitre d’ouvrage, a mis sur pied des comités de suivi nationaux dans les pays. Ceux-ci sont constitués de plusieurs instances: les ordonnateurs nationaux, qui sont les ministères de l’Économie; les opérateurs ou des ONG; les directions des Aires protégées, représentées par les ministères en charge de l’Écosystème, auxquels, s’ajoute l’assistance technique régionale du consortium Landell Mills/Eptisa.

Désormais bras séculiers du Comité de pilotage régional (Copil), ils vont contribuer à une meilleure prise de décision au niveau régional. Parce qu’ils devront formuler les recommandations à inscrire à l’ordre du jour du comité de pilotage, les membres sont chargés des questions transversales de l’ensemble des États de l’Afrique centrale pour mieux solutionner les problèmes et prendre les initiatives nécessaires. L’objectif est d’instaurer une synergie avec d’autres initiatives menées dans les pays bénéficiaires par les instruments financiers de l’Union européenne et les autres bailleurs de fonds.

 

Cameroun

Cameroun l’économie verte au développement local

Avec Ecofac 6, le pays doit valoriser les ressources naturelles pour permettre aux populations d’en tirer profit et de susciter leur adhésion.

 

L’atelier de Yaoundé a permis de mieux cerner les contours du programme Ecofac au Cameroun. À en croire les experts de la CEEAC dans le domaine, la protection des écosystèmes n’intègre plus seulement la conservation des patrimoines forestiers et fauniques, mais également leur valorisation pour susciter l’adhésion des populations riveraines. Cela passe par des politiques et mesures y afférentes. Faisant partie du patrimoine mondial, l’écosystème de l’Afrique centrale est lui aussi menacé d’extinction. Au moment où les changements climatiques causent des ravages, il est urgent pour l’Afrique centrale de maintenir le cap.

Enjeu ultime
Pour mieux préserver les zones à forte concentration en faune, en flore et en ressources minières, l’implication des populations riveraines est une nécessité. Manfed Aimé Epanda en fait d’ailleurs le défi majeur dans la préservation de l’écosystème en Afrique centrale. Dans ce sens le coordonnateur d’Africa Wildlife Foundation au Cameroun sait déjà comment procéder. Et sans ambages, il l’explique: «Il s’agit pour nous d’évaluer les ressources des populations environnantes, pour voir dans quelle mesure on peut les valoriser. Il y a beaucoup de produits forestiers non ligneux, le Ndjansang, le moabi, l’okok, etc. Comment est-ce qu’on peut ajouter de la qualité à ces produits? Et en travaillant avec ces communautés, on se base sur deux choses: la qualité et le marché. Le but est de permettre que la valeur soit ajoutée à ces produits qui seront vendus, pour qu’il y ait un retour en termes de moyens de subsistance. Cela a un effet de structuration et d’amélioration des conditions de vie des populations».

Emplois
Un autre moyen de susciter l’adhésion des populations riveraines des zones «protégées» réside dans la création des emplois. Compte tenu du contexte actuel marqué par le sous-emploi au Cameroun, le projet d’économie verte de la CEEAC représente une niche d’emplois pour les populations riveraines. Selon le Dr Delblondet Bleu, «Il y a plusieurs emplois qui sont créés dans le cadre de ce programme. Ça commence par les écogardes. Puisqu’ils sont payés par le financement de l’Union européenne, bien qu’ils soient des fonctionnaires de l’État, ils sont détachés auprès de ces aires protégées». Au-delà, explique l’assistant technique régional du projet Ecofac 6, il y a des métiers de pisteur, la création des plantations agricoles et autres activités génératrices de revenus financés par le bailleur de fonds.

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