Penci Sport plugin only working with the Soledad theme.

Action humanitaire non gouvernementale au Cameroun : Le temps de l’«acceptation diplomatique»

Selon la chancellerie française à Yaoundé, l’offre de service reste chevillée à l’évolution de la crise sanitaire de la Covid-19. 

Signature de l’arrangement d’établissement entre la Fondation Ad Lucem et le gouvernement

«Arrangement d’établissement» ; pour une certaine opinion, le concept est neuf. Pour les spécialistes des questions diplomatiques, il est symboliquement fort. Raison : «il confère un statut de nature diplomatique, équivalent à celui d’une ambassade ou d’une représentation d’organisation internationale», souligne Daniel Nkomba, internationaliste. En abordant les actualités récentes au ministère camerounais des Relations extérieures (Minrex), l’on dira que le gouvernement vient d’ouvrir l’espace de la «diplomatie humanitaire» à deux institutions.

A Yaoundé le 14 août dernier, Lejeune Mbella Mbella et Henry Njakoi ont signé un arrangement d’établissement liant l’Etat du Cameroun à Nascent Solutions. Désormais, l’ONG américaine (financée à hauteur de plusieurs milliards FCFA depuis 2005 par le gouvernement des USA et d’autres organismes internationaux) est officiellement libre de mettre en œuvre son programme international «Aliments pour l’éducation et nutrition pour enfants dans diverses communautés des régions de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord et du Nord-Ouest du pays.

Avant Nascent Solutions, le Minrex a renouvelé, le 12 août 2020 à Yaoundé, l’arrangement d’établissement de la fondation Ad Lucem (FALC). Signé pour la première fois le 11 juin 2012, le document encadrant la collaboration entre l’État du Cameroun et cette fondation reconnue d’utilité publique le 30 août 1968 comporte désormais une innovation. En effet, l’article 17 de l’arrangement d’établissement entre les deux parties permet désormais «d’accélérer et de faciliter les prochaines démarches de la fondation médicale Ad Lucem en vue du renouvellement du présent arrangement».

Aux yeux des observateurs, l’Etat du Cameroun amorce ainsi la construction d’un outil diplomatique non gouvernemental pour accompagner sa politique sur le terrain. Bien sûr, tout cela est encadré , nuance Daniel Nkomba. Il ajoute : «Avec un arrangement d’établissement, les ONG restent des partenaires plutôt discrets qui n’ambitionnent pas de peser sur la politique nationale mais privilégient les interventions ponctuelles et soigneusement ciblées. L’Etat gère lui-même son espace de souveraineté». En écho, la déclaration du ministre de l’Administration territoriale du 9 mars 2020 à Yaoundé. Ce jour-là, Paul Atanga Nji dénonçait les ONG conspiratrices des institutions républicaines.

Jean-René Meva’a Amougou

Related posts

Alerte dans les régions du Nord, Est, Adamaoua : graves menaces sur 222 000 personnes en situation de vulnérabilité accrue

Coopération Cameroun-Allemagne : la rétrocession au cœur de la diplomatie parlementaire

5 questions sur Pâques