Accord de partenariat économique : la douane camerounaise perd 2,6 milliards FCFA

C’est la quintessence du bilan enregistré au 28 février 2018 présenté jeudi à la FIAC.

«Comment tirer profit des APE en exportant des produits camerounais ». Ce thème a meublé le premier débat sur les Accords de partenariat économique entre le Cameroun et l’Union européenne (UE) tenu la semaine passée à la Foire Internationale des Affaires et du Commerce (FIAC). Présenté par Raphaël Hamadjam, le bilan des 19 premiers mois de mise en oeuvre des APE affiche des pertes douanières chiffrées à 2,6 milliards de FCFA. A en croire cet ingénieur de la statistique chargé des Etudes à la direction générale des douanes camerounaises, ces déficits fiscaux sont faits de gains pour les opérateurs économiques : «Quand nous parlons de pertes de recettes douanières, c’est en réalité le montant des droits et taxes que l’Etat devrait prélever à l’entrée et qu’il n’a pas fait. Ces recettes ont été rétrocédées mécaniquement aux importateurs», explique le douanier camerounais, qui estime que cette somme est insignifiante au regard de la recette globale de la douane en 2017, estimée à plus de 700 milliards de FCFA. Bénéficiaires Au total, c’est 25% de taux de réduction douanière pour les produits du premier groupe visant à réduire la pauvreté. De ce bilan, on relève que 301 importateurs ont effectué 2800 opérations de 843 produits. Le rapport soutient aussi que presque tous les pays de l’UE ont importé vers le Cameroun. En tête de ceux-ci, on retrouve la France, l’Italie et l’Espagne. La valeur des marchandises qui ont bénéficié de ces tarifs préférentiels est estimée à 96 milliards de FCFA. Le rapport renseigne plus loin que 40% de PME ont jouit de ces facilitées. Mais les grosses entreprises en sont les grandes gagnantes de cet accord. Les matières premières comme le clinker pour l’industrie de la cimenterie, les intrants et les arômes pour les sociétés brassicoles, sont les plus importées. On y retrouve aussi les engrais pour l’agriculture, les pesticides, les produits pharmaceutiques, le papier pour l’imprimerie, etc. Après l’entrée en vigueur de cet accord d’étape, les mesures d’accompagnement sont toujours attendues. «Dans les profils qui sont ouverts à nos opérateurs, il y a celui de l’équipement. L’équipement représente un poste au chapitre des investissements dans nos entreprises et dans les Ape, il y a la possibilité de les avoir à moindre coût. Parce que nous avons convenu avec l’Union européenne de baisser les droits de douane sur une période de 13 ans sur tous les types d’équipements qui concourent à la production», développe Me Désiré Loumou.

 

Didier Ndengue

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