À Yaoundé : toute la famille à table!

Un «repas familial» organisé en prélude au 15 mai, date de la célébration de la 29e édition de la Fête de la Famille.

Photo de «famille» après la prière

Samedi 13 mai 2023, une paroisse de l’Église presbytérienne camerounaise sise à la Rue Ceper (Yaoundé 1er), une ministre de la Promotion de Femme et de la Famille (Minproff) aux premières loges, une ONG (Institut Tyrannus, IT) pour porter l’événement et un public cosmopolite. Unité de temps, unité de lieu, unité d’action, «la Fête de la Famille dans la capitale entend se donner un genre en soi», d’après la formule d’Emmanuel Juste Lingom, superviseur général de l’IT. L’occasion affirme avec pertinence que toutes les familles peuvent partager un court moment de convivialité en ville. D’où le thème : « Familles et urbanisation : gage d’un Cameroun prospère ».

Ce 13 mai 2023, le chemin qu’emprunte Pr Marie Thérèse Abena Ondoa est celui de l’édification. Devant cette masse attentive, la Minproff martèle que « le déplacement massif des personnes et des familles vers les centres urbains ne saurait être une voie pour l’égoïsme ». « En ville comme au village, ajoutez-t-elle, la famille est le creuset de la socialisation des individus. Car, c’est en son sein que se construisent les valeurs de solidarité, d’entraide, de respect de soi, de l’autre et de la chose commune, de tolérance, de partage, de vivre-ensemble, de choses qui ont échoué le développement ».
Sans nier ces réalités, Emmanuel Juste Lingom estime qu’elles ont atteint la famille dans son quotidien.Mieux, « elles mettent en place la famille à une entité fondée sur des allocations ou des aides financières, s’interdisant ainsi de construire une société pacifiée durable ». C’est le sens de la prière du révérend Pierre Mbenda de la paroisse EPC Adna de Yaoundé. Le prélat demande à Dieu de « toucher les cœurs qui, de nos jours, renforce la famille comme une vieillerie appelée à s’éteindre ». La suite de la prière ne manque pas d’invoquer l’esprit divin afin que ce dernier s’apitoie sur le bilan sauvage des rivalités entre frères et sœurs, entre enfants et parents.

Et pour que le thème de cette 29e édition de la Fête de la Famille s’impose à tous, non pas comme un objet théorique mais comme une nécessité collective, l’IT déploie la table comme scène. « Nous préférons tout le monde à se servir. Le vrai centre de la maison, le cœur de la famille, c’est la table, alors tous à table ! C’est là qu’elle se retrouve pour produire son histoire, c’est autour de cette table qu’une mémoire familiale s’écrit, se régénère, se perpétue; et que ce collectif intime est visible», s’épanche Emmanuel Juste Lingom.

Jean-René Meva’a Amougou

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