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Crise anglophone: les États-Unis pour un «forum international»

L’idée a été émise par le secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines, ce 12 mars, lors d’une téléconférence de presse.

À mi-parcours de sa tournée en Afrique centrale, le secrétaire d’État aux Affaires africaines des États-Unis, qui arrive au Cameroun le 17 mars 2019, a donné une téléconférence de presse ce mardi. A l’occasion, Tibor Nagy est revenu sur le conflit qui oppose, depuis plus de deux ans, le gouvernement camerounais aux séparatistes anglophones dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du pays. «Le dialogue national doit être absolument ouvert et illimité pour trouver une solution. Parce que les pauvres gens du Nord-ouest et du Sud-ouest souffrent tellement. Nous devons donc nous concentrer sur cela et peut-être aller plus loin et envisager un forum international», a-t-il indiqué, expliquant ne pas comprendre pourquoi la crise se prolonge. Mais l’émissaire de Donal Trump ne s’est pas étendu sur les contours d’une telle initiative.

Dans une interview diffusée le 6 mars dernier sur l’antenne de Radio France internationale, le diplomate estimait qu’«une conférence de haut niveau permettant à toutes les parties de dialoguer serait une bonne idée». Pour le secrétaire d’État aux Affaires africaines des États-Unis d’Amérique, «le gouvernement sous-estime l’ampleur du problème». De ce fait, il ne ferait pas preuve d’un «grand sérieux » pour résoudre la crise. Le «forum international» apparait donc comme un moyen d’empêcher de tourner en rond.

Avant, le «Monsieur Afrique» du département d’État américain a tenu à souligner qu’il y a une convergence de vues entre Washington et les autres pays occidentaux sur le Cameroun. «Avant de commencer ce voyage, j’ai eu l’occasion d’être à Paris et de rencontrer des directeurs Afrique des pays du G7. Et et je suis absolument ravi que nous ayons vraiment des points communs sur le Cameroun», confie Tibor Nagy. Pour l’illustrer, le secrétaire d’État aux Affaires africaines des États-Unis cite la déclaration de l’Union européenne (UE) publiée la semaine dernière. Dans ce communiqué, l’UE regrette un «nombre inacceptable de victimes et un impact lourd en termes humanitaire et économique» et appelle à « un dialogue inclusif» pour régler la crise.

Depuis ces sorties médiatiques, le gouvernement, le parlement, certains partis politiques et une partie de la presse sont vent debout. Ils dénoncent «l’ingérence des puissances étrangères dans les affaires intérieures du Cameroun». Pour le gouvernement, qui dit être conscient à la fois «de la gravité de la situation et de ses obligations régaliennes», la situation dans les régions anglophones est «sous contrôle et les perspectives d’un retour à la normale se font chaque jour plus propices».

Aboudi Ottou

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