Prix de la boisson : l’augmentation maintenue à 50 francs CFA

C’est la conclusion de la concertation du mardi 12 mars à Yaoundé entre les entreprises brassicoles, les associations de défense des droits des consommateurs et les syndicats des exploitants des débits de boisson.

Rencontre houleuse ce 12 mars dans la salle de conférence du ministère du Commerce. Près de 7h de discussion entre les acteurs de la filière brassicole sur l’augmentation du prix de la boisson. Au finish, une « augmentation variant de 0 à 50 francs CFA maximum par bouteille », entérinée. C’est le contenu du communiqué qui a sanctionné cette réunion.

Il faut dire que les débats ont été très durs entre les acteurs, certaines associations de défenses des droits des consommateurs ayant même claqué la porte des discussions. « Nous n’acceptons pas de valider l’augmentation en l’état », tonne Delor Magellan Kamdem, président de la Ligue camerounaise des consommateurs (LCC). « Nous restons sur une augmentation de 32 francs », ajoute-t-il.

« Si les prix sont maintenus en l’état, nous perdons », averti Valery Ntendie, coordonnateur national, et administrateur du Syndicat national des exploitants des débits de boisson du Cameroun (SYNEDEBOC).

Pour les industries brassicoles, qui ont procédé à une augmentation jugée « illégale » par le gouvernement, il n’est pas question de ne pas répercuter au consommateur, l’augmentation du droit d’accises à auquel elles sont assujetties, et qui est contenue dans la loi de finances 2019.

Le gouvernement et les associations de consommateurs accusent les brasseurs de pouvoir, mais de ne pas vouloir encaisser cette augmentation du droit d’accises. Car selon les calculs de la Direction générale des impôts, le relèvement du plafond sur le droit d’accises n’entraine qu’une incidence de 32 francs CFA sur le prix d’une bouteille. C’est ce que défend le gouvernement qui soutient que les entreprises brassicoles peuvent encaisser sans procéder à une augmentation du prix de la boisson.

Les associations dénoncent une augmentation de 50 francs CFA qu’elles trouvent dès lors exagérée. Ce d’autant plus que certains produits, notamment les boissons maltées, connaissent une augmentation de 100 francs CFA. Ici, les brasseurs expliquent que cela est dû aux cours du malt qui ont grimpé à l’international.

De leur côté, les syndicats des distributeurs ont menacé : si l’augmentation n’est pas adoptée à 50 francs CFA, ils procèderont eux aussi à une augmentation.

Les nouveaux barèmes, dans le principe, seront communiqués au ministre du Commerce qui a 15 jours pour les valider, avant leur entrée en vigueur. Cependant sur le terrain, les prix décidés depuis le 1er mars sont pratiqués dans les circuits de distribution. Ceci, en dépit de la suspension décidée par le gouvernement le 6 mars.

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