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6 novembre 2018 : Le serment des «dauphins»

Maurice Kamto interdit d’ « investiture », Cabral Libii introuvable, Serge Espoir Matomba, Joshua Osih et Ndifor Frankline Afanwi invités chez Paul Biya. Revue des postures des candidats malheureux à la présidentielle. 

Dispositif logistique à l’omnisport.

Policiers et gendarmes ont installé un poste depuis 5 h 30 sur l’esplanade du stade omnisport de Yaoundé. La force publique entend empêcher une prestation de serment: celle de Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et candidat malheureux à la présidentielle du 7 octobre. «On ne veut voir personne traverser de l’autre côté », intime un commissaire le visage sévère. Puis ce dernier exhorte les récalcitrants à entendre raison, parce que la situation peut dégénérer à tout moment.
Quelques personnes s’activent dans la précipitation. Des commerçants ferment leurs échoppes. C’est le cas de Adja, vendeuse d’aliments cuits qui range précipitamment ses marmites. Francis Kamwoua, président du Mouvement national pour le changement des mentalités au Cameroun s’explique avec un haut gradé de la police: «nous sommes là pour conscientiser toutes les parties, policiers comme militants du MRC. Nous ne voulons pas les épisodes de 92 ». Cette année-là, renseigne-t-il, le Cameroun «a failli exploser».

Fair Play

Le dispositif mis sur pied par les éléments des forces de l’ordre est très impressionnant, et dissuasif : plus de 200 policiers et gendarmes. Deux cars hérissés d’antennes satellites dont un pour la police, un pour la gendarmerie, 15 pick-up, 4 camions de la police. Deux camions antiémeutes, une ambulance de police pas moins de 10 commissaires et capitaines de gendarmeries, des patrouilles de militaires, etc. Et pendant que le président élu, Paul Biya, à quelques kilomètres de là à l’Assemblée nationale délivre son discours inaugural, la situation devient plus tendue. Six personnes soupçonnées d’appartenir au MRC sont alpaguées. «J’attends ma femme pour aller à l’hôpital avec l’enfant qui est malade» se défend l’un d’eux.

Au quartier général de Maurice Kamto, sis au quartier Nlongkak, tout est fermé pas un signe de vie. A Nkolndongo, le constat est le même au quartier général du candidat du parti UNIVERS, Cabral Libii. Seules quelques affiches du candidat renseignent sur l’importance du lieu. Tout comme celui qui est arrivé troisième à l’élection présidentielle du 7 octobre, les membres de son staff sont injoignables. Des photos publiées sur les réseaux sociaux montrent ce dernier à l’aéroport, attendant un vol pour le Etats-unis d’après des commentaires d’internautes.

D’autres candidats adoptent une attitude de fair play. Ainsi, Joshua Osih, Garga Haman Adji, Serge Espoir Matomba et Ndifor Frankline Afanwi décident de répondre favorablement à une invitation à prendre part à la prestation de serment du candidat élu à l’Assemblée nationale. C’est pourtant un Ndifor Frankline Afanwi esseulé que l’on retrouvera plus tard dans, arpentant la salle des banquets du palais de l’Unité.

André Balla et Ifeli Amara

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